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198 DE LA DÉCADENCE KOMAINE. L'empire disparaît donc entièrement, les mille inventions du progrès matériel, la marche continuelle dans la voie du bien-être, le développement du luxeet de la richesse publique, ne peuvent le préserver de sa ruine. Le moyen-âge commence. La toilette des femmes, lemundus niuliebris, se composait de pièces excessivement variées. Parmi les étoffes employées pour les vêtements, il en était une tellement légère qu'elle masquait a peine la nudité. Tous les moralistes ont déclamé contre l'indécence de cette mode, mais inutilement. C'est absolument comme de nos jours ; les mandements et les sermons sont des paroles et des lettres mortes. Tertullien, l'apologiste chrétien du deuxième siècle, faisait a ce sujet des reproches aux dames romaines : « Je ne vois aucune différence, dans les vêtements, entre les femmes mariées et les prostituées, » APOLOG. 6. Petronne, ce viveur peu sévère de la cour de Néron, ce roi de la mode, ce raffiné en matière d'élégance, eleganliœ arbiter — TACIT. ANS. 16. 18. — repro- chait aux époux de son temps leur coupable condescendance à cet égard, et il emprunte les vers suivants à Publius Syrus : j'Equum est induerc nuptam ventum textilem, Palam prostare nudam in ncbula Huea ? Est-il permis de vêtir sa femme avec un tissu de vent, et de la montrer publiquement nue, à travers un brouillard de Uni — PETR. SATIR. 55. — Le but de cette robe diaphane était donc de laisser voir l'ensemble, en le déguisant à peine. Ces tissus légers et transparents valaient un haut prix, et parConséquent l'usage en était très-répandu dans le beau monde de Rome, et dans le demi-monde du quartier de Suburre. C'est un point de comparaison avec ce que nous voyons. Les hommes eux-mêmes endossaient parfois ce vêtement, au grand scandale de ceux qui résistaient a l'en-