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40 JEAN l'ALERSE. votions, en donnant quelques medains au jardinier. Ce lieu là est bien entretenu, et y a de toutes sortes d'arbres , comme palmiers , cassiers, carrobiers , sycomores , figuiers , meuriers blancs et noirs, orangers : et plusieurs autres herbes, et plantes.» La description des Pyramides est des plus intéressantes ; il fait l'ascension et visite l'intérieur de la plus grande, de celle île Chéops. L'espace nous manque pour donner au lecteur cette curieuse description. Le sphynx , les momies , le désert et son horison sans bornes , rien n'est oublié. Enfin, le 12 août de la même année, ils quittent le Caire, après y avoir séjourné treize jours. Cinq jeunes orfèvres , Françoys de nation, dont l'un parlait bien le moresque, sont ses compa- gnons de voyage. Ils se mêlent à une caravane de huit cents chameaux en destination de Suez. Lesdits chameaux «en travail- lant merveilleusement sa personne » rappellent à Jean Palerne les orages qu'il a essuyés en mer. Le trot un peu dur de sa mon- ture ne l'empêche pas cependant de jeter un coup d'oeil sur le désert, sur les roses de Jéricho, sur les gazelles , les vipères , les rats blancs, les chappons sauvages, et les poules de Pharaon. Enfin , après quelques jours de marche , Palerne et ses compa- gnons quittent la caravane et font halte près des fontaines amè- res de Moïse , en laissant Suez à leur droite. Ils font provision d'eau pour deux jours , et s'enfoncent dans un désert sablonneux qui n'a pour hôtes que des autruches et des Arabes qui exercent l'honnête profession de voleurs. Quelques arquebusades pleines d'à -propos dispensent nos voyageurs de l'inconvénient assez grave de leur céder leurs havre-sacs. Ils continuent leur marche et dix jours après avoir quitté le Caire , ils arrivent au Sinaï, près du monastère de Sainte-Catherine, situé au pied de la mon- tagne. Un moine grec, un Caloyer (I) les reçoit dans une petite habitation. Les autres moines, dans la crainte d'un assaut des Arabes, s'étaient dispersés depuis peu , laissant sur les lieux leur compagnon pour traiter des conditions de la paix. (1) Moine grec de l'ordre de Saint-Basile. Palerne les nomme constam- ment Cataires.