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M. DE MIRECOURT. 303 « La Mère et la Fille et Un secret de famille, qui renfer- « niaient, disait-on,l'histoire exacte dumariagedeM. Thiers.» (Thiers, 83). « Qu'il suffise de rappeler a M. Proudhon dans quelles « circonstances a eu lieu certain mariage a Sainte-Pélagie , « pour le convaincre que l'ange des légitimes amours n'a « pas toujours veillé au chevet des plus chaleureux apôtres « de la continence. » (Proudhon, 44). Dites-moi, lecteurs bénévoles, vous qui accueillez ces exhibitions de linge sale avec une complaisante curiosité, parce qu'elles salissent des hommes célèbres, est-il un seul de vous qui supportât une minute qu'un pamphlé- taire vînt ramper sous son lit nuptial pour livrer lâchement en pâture au public l'honneur de sa femme et de toute sa famille? L'une des biographies les plus inconvenantes est celle de Georges Sand. Sous des dehors mielleux , M de Mirecourt donne des détails intimes d'autant plus odieux qu'il s'agit d'une femme. Est-il convenable d'afficher sur les murs les affections de Mme Sand ? n'est-ce pas blesser toute délica- tesse ? Et pourquoi leur donner un caractère d'intimité que vous ne pouvez connaître en aucune façon et que, dans tous les cas, vous n'avez pas le droit de juger ? Pourquoi déna- turer ses rapports avec MM, de Lamennais et Pierre Leroux par des insinuations non moins ridicules que malveillantes ? Que vous importe la conduite de M. de Musset à . son égard , et de quel droit vous apitoyez-vous ridiculement sur sa sépa- ration de M. Sandeau? Mm« Sand a , du reste, démenti d'une manière très-calme , très-digne et très-précise cet amas de cancans venimeux, dans lequel, dit-elle, «il ne se rencontre pas un fait exact, pas même mon nom, pas même mon âge.» Sa réponse, où perçait un souverain mépris déguisé sous des formes polies , a exaspéré le biographe et lui a fait passer