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tracé exact de la côte des Carmélites qui dévie sensiblement à
gauche, mais, au contraire, allait beaucoup plus à l'est,


faire main basse sur les Catholiques pendant que l'armée calviniste enfon-
cerait les portes. M. de Birague convoque aussitôt les bourgeois les plus
notables et les plus dévoués à leur patrie et à leur religion. A peine en a-
t-il réuni quelques uns que le prieur des Dominicains, effrayé des mouve-
ments que les réformés faisaient depuis la chute du jour dans les environs
de la place Confort, vint lui en donner avis. Les bourgeois prennent aus-
sitôt les armes et vont occuper sans bruit les postes les plus importants,
surtout ceux qui avoisinent les remparts. Sur ces entrefaites, le pereAuger
ayant mandé les horlogers de la ville, intime à celui qui était chargé de régler
l'horloge de Saint-Nizier l'ordre d'en arrêter la sonnerie , et enjoint aux
autres de faire sonner différentes heures d'une manière irréguliere à toutes
les autres horloges des églises et des édifices publics, afin que les conjurés,
attentifs au signal convenu, ne pouvant , dans la confusion de toutes ces
horloges, se trouver en nombre à l'heure indiquée, y vinssent trop tôt ou
trop tard , suivant qu'ils seraient dirigés par le mouvement déréglé des
sonneries. Le stratagème d'Auger réussit à merveille , et les Protestants
voyant leur complot découvert se retirèrent en désordre ou tombèrent dans
le piège qu'ils avaient tendu aux Catholiques. Ceux du dehors, se doutant
bien que leur projet était connu , partirent avant la pointe du jour et se
dirigèrent sur Vienne, qu'ils mirent à feu et à sang. Colonia (*) dit à cette
occasion que les Catholiques, qu'on avait armés en diligence, attaquèrent
séparément et avec avantage leurs ennemis qui furent tués ou pris, et dont
un très-petit nombre put se cacher à la faveur des ténèbres.
   Si l'enfouissement des cadavres dont nous avons parlé paraît se rattacher
aux événements de la prise de Lyon par les Protestants, en 1562 , il sem-
blerait appartenir avec bien plus de raison aux différents combats qui eurent
lieu dans la tentative infructueuse de 1567, puisque nous venons de voir
que les Catholiques ce jour-là renforcèrent tous les postes, principalement
ceux qui avoisinaient les remparts. Celui de la porte Saint-Vincent dut être
un de ceux qui furent le mieux gardé, parce que , de ce côté , on avait à
se garantir des Protestants du dehors, venant de Màcon, et dont une partie
avait dû passer la rivière au-dessus de Lyon , en même temps qu'on avait
à se défendre d'un coup de main à l'intérieur. 11 est donc certain que ce

  (')   HISTOIRE I.ITTÉHAIRE; t. n,   pag.     68\.