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DE L'ARCHÉOLOGIE. 113 vérité nouvelle, et avec cette ardeur qu'éprouvent certaines générations a poursuivre l'inconnu, elle ne s'aperçut pas que, par un effet singulier de mirage, ce qu'on prenait pour neuf et original n'était pas autre chose qu'un retour vers l'antiquité. L'art retourna donc en arrière, mais nous devons ajouter que, sous l'influence de besoins et d'une civilisation bien différente de celle à laquelle il empruntait la forme, il sut assouplir l'élément vieilli, de manière à lui faire jeter encore un grand éclat, et la France dans ces dernières trans- formations ne se laissa dépasser par personne. Il est bon de constater ici que c'est dans les pays catho- liques que depuis ce qu'on a appelé improprement la renais- sance, l'art a trouvé les plus belles expressions ; partout où la réforme s'est établie définitivement, le sentiment vrai s'est presque éteint; dans ces contrées, l'expression propre man- qua aux artistes particulièrement dans l'architecture et ils sont restés condamnés a suivre l'impulsion donnée par d'autres. Je m'arrête dans ces aperçus trop courts pour tout ce que j'aurais voulu qu'ils renferment mais qui pourraient fatiguer l'attention ; qu'il me soit permis seulement d'y ajouter quel- ques considérations générales sur la nécessité des études archéologiques et sur leur importance par rapport a la mar- che de l'art. Nous avons vu quel intérêt s'attache a ces études , mais sont-elles purement spéculatives? et leur application peut- elle se faire d'une manière utile et profitable pour le temps où nous vivons? Poser cette question c'est la résoudre. L'art est multiple dans ses formes ainsi que nous l'avons vu, et cependant je n'ai parlé que de ce qui nous touche de plus près, et de ce qui se rapproche de notre ère, en négligeant les civilisations les plus anciennes, celles qui appartiennent aux grandes Indes et aux Persans, a 8