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                        DE GWCHENON.                         355

server la liberté et l'indépendance s'évanouissait de jour en
jour, et déjà le§ citoyens intelligents ne se préoccupaient
plus que du choix à faire, parmi les divers compétiteurs à la
souveraineté de Milan , de celui qui pourrait être le maître
le plus humain, le plus supportable.
    Profitant des fâcheuses conjonctures dans lesquelles se
trouvait la république milanaise, la duchesse Marie de Savoie,
veuve de Philippe Visconli, amena par ses instigations et ses
conseils, les capitaines et défenseurs de la liberté à chercher
un abri contre les envahissements de Sforza dans la protec-
tion du duc de Savoie, son frère. Ces magistrats infortunés
n'avaient pas le choix des moyens; ils implorèrent l'assistance
du duc Louis qui s'empressa d'accéder, à leurs vœux et à leurs
demandes ; bientôt intervint, entre le duc et la république, un
traité d'alliance offensive et défensive, dont les principaux ar-
ticles portaient que le duc de Savoie et la république milanaise
se prêteraient mutuellement secours contre toute agression
faite à l'une ou à l'autre des deux parties; que, dans le délai
d'un mois, chacune des parties contractantes mettrait sur pied
mille fantassins et mille chevaux, et les entretiendrait pen-
dant trois mois; que toutes les terres, villes et châteaux con-
 quis par les confédérés seraient partagés par égale portion.
 La durée de cette alliance était fixée à vingt-cinq années.
Amédée VIII n'eut connaissance de ce traité qu'après sa con-
 clusion. Comme il ne s'abusait pas sur la valeur et les talents
 de son fils, il en fut d'abord vivement contrarié. Toutefois,
 comme le pas était fait et que reculer eût été impossible,
 il s'appliqua à suggérer à Louis les moyens les plus propres
 à tirer honneur et profit de la circonstance. Voici les conseils
 dictés par l'expérience et la sollicitude paternelle. En pre-
 mier lieu, par tous les moyens possibles amasser de l'argent,
 nerf de la guerre. Secondement, dans le cas où les revenus
 de la couronne et le produit des impôts extraordinaires se-