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                 SUR L'INDUSTRIE LYONNAISE.                119

 développement, certain délai que le créateur lui aurait
 assigné?
    Je ne suivrai pas les progrès de cette industrie naissante,
 mais je ferai observer, en passant, que c'est avec cette
 époque que coïncident les premiers épanouissements des
 beaux-arts dans notre ville, par les Stella, coïncidence d'au-
 tant plus heureuse que les beaux-arts et l'industrie lyonnaise
 devaient plus tard se donner la main pour marcher ensemble
 et faire de notre ville une des cités les plus riches et les
 plus florissantes du monde.
    Le produit de nos fabrications peut être évalué aujourd'hui
a plus de 370 millions par an, dont 230 s'exportent. On
compte en France plus de 145 mille métiers; il en existe
à Lyon plus de 72 mille, l'excédent se partage entre quel-
ques autres villes de l'empire. Nous devons ces recherches
à notre honorable confrère, Monsieur Arles Dufour , qui les
a consignées dans son remarquable rapport sur l'exposition
de Londres de 1851. Ajoutons que ces calculs seraient au-
jourd'hui dépassés de beaucoup si l'on procédait a de nou-
velles supputations.
    Il est bien évident que sans le goût varié de nos produits,
goût inné chez nous, pour ainsi dire, et sans l'art du dessin
qui concourt pour une si large part a l'entretenir et à le
perfectionner, nos voisins auraient plus tôt cherché a nous
imiter; mais notre supériorité, incontestée sous ce rapport,
a pendant longtemps arrêté toute pensée de rivalité.
   Aujourd'hui encore, les efforts de nos premières maisons
déconcertent les industriels étrangers ; nous les avons en-
tendus nous dire, au sein du jury de la dernière exposition,
devant les étoffes exécutées d'après les dessins de M. Béraud,
associé de MM. Schuiz * « non jamais nous n'arriverons a
                           .
produire de pareils chefs-d'œuvre. » Ce franc témoignage
s'étendait a plusieurs autres fabriques dont les dessins