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                          M. DE MIRECOURT.                             319

Christo, qui n'ait une chaise de poste dans son bagage, dans
sa malle ? M. de Mirecourt n'a pu s'en passer.
   Un homme s'est trouvé , cependant, qui a porté un rude
coup aux gasconnades et aux b'ravacheries du biographe
pourfendeur. Cet homme , d'un courage froid et d'un esprit
positif, a fait souvent ses preuves, comme on dit. Son der-
nier duel a été le plus tristement célèbre du dernier règne ;
il a juré de n'en plus avoir. Attaqué avec une violence ex-
trême par M. de Mirecourt, M. Emile de Girardin a demandé
réparation aux tribunaux. M. de Mirecourt a été condamné à
500 francs d'amende, aux dépens et a l'insertion, à ses frais,
du jugement dans trois journaux ; ces frais montaient a douze
cents francs.
   Le 1 er août 1854, M. de Mirecourt écrit h M. de Girardin:
« Envoyez, Monsieur, toucher vos douze cents francs à la
« caisse des Contemporains ; mon éditeur paiera. » (Tay-
lor, 13).
   Lecteur précieux, remarquez bien cette phrase. M. de
Girardin n'a plus qu'à passer à la caisse ; n'est-ce pas ? mais
vous ne connaissez pas cette caisse ; elle ressemble à s'y
méprendre au fameux coffre-fort de Robert-Macaire, qui s'ou-
vrait à midi et trois quarts et se fermait a une heure moins
un quart. En effet, le 2 novembre suivant, nouvelle lettre de
M. de Mirecourt à M. de Girardin :
   « Monsieur, depuis hier j'ai l'inappréciable avantage d'être
« logé à vos frais dans l'intérieur (1) de la prison pour
« dettes.
    «      Tous les motifs de mon refus de paiement ne vous
« sont pas connus. »
   Un refus de paiement, grand Dieu ! mais que voulait donc

   (1) Il serait pius curieux que M. de Mirecourt fût loge à l'extérieur de
ladite prison.