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Î08 DÉ L'ARCHÉOLOGIE. veloppe, l'orient byzantin donne à l'art des formes tellement précises qu'il ne s'en écarte plus et que de nos jours les moines du mont Athos peignent encore comme il y a huit siècles. Cependant si, semblable a l'art égyptien dont les nuances suivant les siècles sont si délicates qu'elles ont échappé longtemps aux investigations, l'art bysantin s'est renfermé dans certaines formes dont il n'est plus sorti, ce n'est pas à dire pour cela qu'il ait manqué de sève en son moment. L'orient chrétien est rempli des édifices que cet art a laissés, et ils ne sont pas moins remarquables que ceux élevés a la même époque dans l'occident. Un autre art, produit d'une civilisation et d'une religion différentes, l'art arabe arrivait en même temps à son apogée, mais, fruit de l'imagination des peuples fatalistes, il s'est arrêté court pendant une longue période et n'a repris un cer- tain essor qu'au XVe siècle et en Espagne, lorsque les Maures, descendants des Arabes, en se mélangeant avec les races occidentales, subirent en partie leur influence. Depuis long- temps déjà cet art avait perdu en Orient toute sève et ne produisait plus rien. Des rapprochements des arts byzantins et arabes, je ne puis m'empêcher de faire cette remarque, c'est que tous deux, après avoir produit des jets merveilleux se sont arrêtés presque en même temps sans se modifier depuis ; cependant l'un était chrétien, et l'esprit du christia- nisme est éminemment progressif. Ne devons-nous pas en conclure que déjà le christianisme oriental était ce que nous le voyons encore chez les Grecs et même chez les Russes modernes, bien plus attaché a la lettre qu'a l'esprit, el même ayant détruit chez l'homme le sentiment de la respon sabilité morale de manière a ce qu'il ne se considère plus que comme un instrument passif sous la main de la Providence. Ainsi l'art roman marcha en se développant jusqu'au XIIe siècle, mais ce développement s'est prononcé avec len-