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466             NOTICE SUR GUILLAUME DE THUREY.

Que ne lisez-vous la vie de saint Sylvestre, pape de Rome?
et me considérez en vous justement, comment Constantin lui
donna premièrement les dîmes de l'Église, et sur quelle con-
dition? Sylvestre ne chevauchoit point à deux cents ni à trois
cents chevaux parmi le monde, mais se tenoit simplement et
closement à Rome, et vivoit sobrement avec ceux de l'É-
glise       Mais on fait à présent tout le contraire, pourquoi
Dieu s'en couroucera une fois si grandement sur ceux qui sont
et qui au temps avenir viendront que les nobles qui se sont
élargis de donner les rentes, les terres et les seigneuries que
ceux de l'Église tiennent, s'en refroidiront de donner plus
avant, et retoldront ce que donné ont: et si ne demeurera
point longuement. »
   S'il fallait en croire quelques auteurs, et notamment le
calviniste Innocent Gentillet (1),Frère Jean auroitflni ses jours
en prison, mais on doit plutôt s'en rapporter au P. Fodéré
qui, après avoir rapporté dans sa Narration des convens (sic)
de S. François, l'apologue de l'oiseau né sans plume, ajoute
que « la rare vertu de ce prédicateur, la sainteté de sa vie, sa
« grande et noble parenté (2) le mirent à couvert, et qu'il
« fut enterré dans le couvent des Cordeliers de Villefranche

   (1) Discours sur les moyens de bien gouverner ; Lyon, 1576, in-8. L'Apo-
 ogue, rapporté par Froissart, se trouve aussi dans Paradin ; il a été mis en
vers par Rosel de Beaumont, Œuvres mêlées, p. 96. Voyez Joly sur Bayle,
p. 698 ; les Archives du Rhône, XIII, 210 , nos Variétés historiq., p. 76 ;
et YHist. de l'Église gallicane , livre 39 où le P. Berthicr a reproduit un
curieux fragment d'une lettre de Frère Jean à l'archevêque de Toulouse,
lettre qui nous a été conservée par le Continuateur de Nangis.
   (2) Deux personnages du nom de Rochctaillée furent reçus chanoines de
Lyon, l'un en 1151, l'autre en 1302. Quant au cardinal Jean Dupuy de La
Rochetaillée que les uns font fils d'un vigneron , les autres d'un pêcheur,
Sevcrt (p. 354) cite un passage du Livre des fondations l'Eglise de Lyon
où il est qualifié chanoine de celte église, ce qui témoignerait que son père
était gentilhomme. Voyez aussi Quincarnon, sur Saint-Jean, p. 51.