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382                        VOIE ROMAINE.

Condati, décrite par M. de Boissieu dans son bel ouvrage (1).
Cette inscription constate l'existence d'un bourg nommé Con-
dat et qui au temps de la domination romaine, non seulement
aurait conservé une dénomination celtique, mais ainsi que
fait observer le savant archéologue, une administration par-
ticulière et en quelque sorte indépendante de Lugdunum.
Cette inscription, dont nous avons déjà parlé dans la pre-
mière partie de notre travail, vient aussi appuyer fortement
notre opinion sur l'indépendance du territoire du confluent,
puisque c'est par un décret rendu par eux-mêmes que les
habitants du pagus Condati firent concession du terrain né-
cessaire à l'établissement de ce monument. Le peuple du
confluent avait donc la libre propriété de son sol, dont la
moindre parcelle, ainsi que le dit M. de Boissieu, ne pou-
vait être aliéné que par un décret rendu par le peuple lui-
même. Il n'est pas possible de penser que les Romains aient
accordé a une petite portion d'habitations si voisine de leur
Lugdunum une prérogative ou plutôt un droit de cette na-
ture. Ils n'ont pu que le conserver et en respecter l'usage
en considération de l'ancienneté de la possession. Plus tard,
l'étendue, l'importance, la richesse de la colonie romaine et
les privilèges qu'elle possédait amoindrirent ces prérogatives,
mais il nous suffit qu'elles aient existé pour qu'il soit démon-
tré clairement que la partie la plus anciennement habitée de
notre ville n'est pas le coteau de Fourvières, mais bien les
bords de la rive gauche de la Saône.
   Ainsi, dès les premiers temps de la fondation du Lugdu-
num romain, il dut y avoir, sur le sol occupé aujourd'hui par
la ville de Lyon, trois genres de constructions bien distinc-
tes. Les gauloises dans le quartier Saint-Vincent, les grec-
ques sur les îles du confluent, aujourd'hui la plaine de Lyon,

  (1) Inscriptions antiques de Lyon, pag. 19.