page suivante »
DISCOURS DE M. B0UILL1ER. 505 du théâtre espagnol, il montrera les différences qui le sépa- rent des autres théâtres modernes et qui en font une litté- rature profondément nationale. Toutefois, malgré sa bizarre originalité, cette littérature a aussi des beautés qui ont excité l'admiration de la France et inspiré nos plus grands poètes. Le professeur appréciera particulièrement l'influence du théâtre espagnol sur la littérature française du XVIe et du XVIIe siècle, sur Rotrou , sur Corneille et sur Molière. La fin du cours sera consacrée à l'étude des drames religieux et particulièrement des Autos sacramentales de Caldéron. De cette littérature mystique transportée sur le théâtre, il rap- prochera quelques passages des grands écrivains religieux espagnols, de sainte Thérèse et de saint Jean de La Croix. Le sujet du cours de philosophie doit être pris dans la psychologie. Le professeur traitera des rapports de la psy- chologie et de l'ontologie, il montrera que la conscience, dont plusieurs écoles ont méconnu la portée, atteint non seulement des phénomènes, mais notre être propre, non seulement notre être propre, mais l'être même de Dieu, et qu'en conséquence les deux grandes vérités de la spiritua- lité de l'âme et de l'existence de Dieu ne sont pas des vé- rités de raisonnement, mais des vérités d'aperception immé- diate qui ne nous échappent qu'en raison même de leur simplicité. A la question de la nature de l'âme, il joindra celle des rapports du moi et du principe vital. Il montrera ensuite l'existence de Dieu enfermée dans l'idée même que nous en avons, dans l'idée de l'infini toujours présente à la conscience, parce qu'elle est en une corrélation nécessaire avec l'idée de nous-mêmes, et constituant à elle seule la raison universelle qui relie entre elles, autour d'un centre fixe de vérités immuables, toutes les intelligences. Comment concilier cette immobilité et cette unité de la raison avec la variété et la perfectibilité des âmes humaines et du genre