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480 LETTRE Tout le luxe que réclame l'intérieur de l'édifice et le seul qui soit urgent, c'est un décrassage complet qui enlèverait la triple couche de badigeon sous laquelle on ne peut reconnaître, dans lès arcs de voûte principalement, la nuance naturelle de la pierre. Vous n'avez pas songé évidemment, Monsieur, aux difficul- tés, pour ne pas dire aux impossibilités qui s'opposent à ce que l'on puisse, comme vous le désirez, transformer en façades mo- numentales chacune des extrémités des transepts, car outre que la construction elle-même par l'exiguité de surface qu'elle pré- sente se prête peu à cette métamorphose, il faudrait pour réa- liser votre projet détruire la belle fenêtre ogivale qui se dresse majestueusement dans le fond ; et ce qui serait plus grave , changer toute l'ordonnance intérieure de l'ornementation. Au reste, Monsieur, tout avait été prévu dans ce monument qui vous semble conçu dans de mesquines conditions. Les dégagements étaient suffisants pour laisser écouler la foule qui remplissait tout aussi bien qu'aujourd'hui l'enceinte de cette basilique. Il est facile d'indiquer d'abord le porche latéral sur la rue Saint-Etienne, transformé aujourd'hui en sacristie, puis celui qui communiquait autrefois avec les bâtiments de la Manécanterie et dont on a fait un oratoire où le chapitre récite son office pen- dant la saison d'hiver ; et enfin le troisième qui débouche sur la cour de l'archevêché et que vous trouvez peu convenable, non sans quelque vérité, avec sa petite porte borgne, digne tout au plus d'une église de village. Mais si l'on se reporte à l'époque où ce porche n'était pas resserré en biais comme il l'est aujourd'hui par une cloison de briques peintes en assises, on doit supposer avec raison qu'il d e - vait avoir des proportions mieux appropriées à sa destination et surtout une sortie extérieure plus largement développée. Un autre passage, semblable à celui-ci, existait sans doute anciennement près du transept nord, ainsi que l'exigeait la régu- larité du plan général , mais il n'est plus possible de constater maintenant l'existence de ce porche, car les substructions qu'on