Revue du Lyonnais » série 2 - n°13 ( 1856 ) » pp.481

            A PROPOS DE L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN.                 481
a amoncelées sur ce point ont détruit lout vestige indicateur.
   Ainsi donc, Monsieur, nous devons le reconnaître, la pré-
voyance du maître de l'œuvre n'est en défaut nulle part, et si le
monument laisse aujourd'hui quelque chose à désirer sous le
rapport de la distribution intérieure ; si même il a perdu, par
l'altération de son plan primitif, des souvenirs archéologiques
du plus haut intérêt, il faut s'en prendre aux exigences du
culte, si nombreuses et si diverses dans notre primatiale.
   Pour y pourvoir de la manière la plus commode et la plus éco-
nomique en même temps, on a malheureusement agi avec bien
peu de discernement soit en construisant des chapelles sur les
collatéraux qui n'en comportaient point, soit surtout en entas-
sant logements sur logements jusques dans l'édifice même, sans
s'inquiéter le moins du monde de la question artistique.
   On peut juger par là combien les innovations ont été funes-
tes à notre vieux monument-, aussi n'est-ce qu'avec la plus
grande réserve que l'on doit accueillir de nouvelles proposi-
tions d'embellissements qui ne tendraient à rien moins qu'à
lui faire perdre de plus en plus son caractère d'origine.
   Il faut même respecter ce que vous trouvez si défectueux dans
son aspect intérieur -, la différence de niveau qui existe entre la
voûte de l'abside et celle de la grande nef.
   Ces deux parties de l'édifice sont raccordées, dites-vous , un
peu naïvement par un mur de remplissage, et la rose et les deux
petites fenêtres ouvertes dans cette muraille ne sont que de pau-
vres palliatifs de ce vice capital de construction auquel il est ur-
gent de remédier, si ton veut faire de notre primatiale, une cathé-
drale digne du premier siège des Gaules,
   Quelques explications suffiront j'espère, Monsieur, pour vous
faire comprendre que ce que vous qualifiez de vice capital de
construction n'est nullement le résultat de l'ignorance dans l'art
de bâtir ; mais bien plutôt une nécessité absolue, car on peut
bien supposer que l'architecte de notre cathédrale n'était pas
si dépourvu d'intelligence qu'il en fût réduit à l'emploi des moyens
naïfs.
  Il y a d'abord dans tout l'édifice une remarquable unité de con-
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