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            A PROPOS DE L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN.              477
faire régner une ceinture, et d'en emprunter les motifs en pierre
découpée comme les gracieux festons qui décorent si bien le haut
des murs de la grand nef.
   Il y aurait ainsi de part et d'autre harmonie parfaite dans le
stvle respectif de ces deux parties de l'édifice.
   Comme vous, Monsieur, je reconnais qu'une des plus indis-
pensables réparations à faire après l'achèvement des clochers,
ce serait la réfection totale de la toiture de la grande nef qui
devait inscrire les deux côtés de sa pyramide, dans le grand
pignon central. Celui-ci en effet, privé de ce complément néces-
saire, n'a pas de raison d'être et n'est plus qu'une superféta-
tion en architecture.
   On conçoit d'ailleurs quel degré d'élancement et de légèreté
ajouterait à la construction tout entière un faîte surélevé, sur
lequel se détacheraient les découpures élégantes d'une crête en
métal doré.
   En mettant ainsi la dernière main à l'achèvement de l'édifice,
loin de se mettre en opposition avec la science, on ne ferait,
au contraire, qu'en accomplir les préceptes, en donnant essor
à la pensée intime du Maître de l'œuvre, qui n'a pas eu le bonheur
de la voir réalisée
   Mais il n'en serait pas de même si, pour embellir la façade
principale qui semble trop simple au gré de beaucoup de gens,
on y sculptait des arcatures simulées et autres ornements gothi-
ques que l'architecte n'a jamais indiqués et qui seraient de notre
part une pure innovation.
   On peut regretter sans doute de ne pas y remarquer tout le
luxe d'ornementation qu'étalent si pompeusement quelques édi-
fices privilégiés : cependant nous devons accepter notre façade
telle qu'elle est, et même la conserver sans y apporter la plus
légère modification. — Par malheur, une grande partie de sa
décoration qui se composait de délicieux pinacles dentelés, sous
lesquels s'abritaient des statues, a été anéantie par le malen-
contreux cadran d'horloge surmonté d'un attique d'ordre corin-
thien qu'on y a si maladroitement substitué.
   Que l'on fasse donc disparaître ces deux choquants contrastes