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                      COUP-D'OEIL


   IA DÉCADENCE ROMAINE.
                         (SUITE ET FIN.)




    Les plus grands personnages de l'empire ne dédaignaient
  pas de s'illustrer par des inventions culinaires. Elius Vérus
  imagina un plat dont Adrien fit le plus grand usage. C'était
  un mélange de tétines de truie, de faisan, de paon, de jam-
  bon recouvert d'une croûte, pernam nruslulatam, et de chair
  de sanglier. Je ne me rends pas parfaitement compte de ce
 qu'il pouvait y avoir de nouveau dans la découverte de ce
 plat ; car il parait que chaque substance conservait un ca-
 ractère mi generis, et que le mélange se réduisait à un
 simple voisinage. Le jambon, emprisonné dans la pâte ,
 constituait peut-être seulement l'invention nouvelle. Il y a
 probablement quelque analogie entre pernam cruslulatam et
 la préparation suivante d'un sanglier, bouilli d'un côté et
 rôti de l'autre. J'emprunte l'histoire de ce procédé, décrit
par Athénée , a l'ouvrage rempli d'érudition de M. Ch. Dé-
zobry, Rome au siècle d'Auguste,lettre 92e; un des côtés de
l'animal était enveloppé d'une pâte épaisse de farine d'orge,
arrosée d'huile et de vin ; on mettait ensuite le sanglier dans
le four, et on le faisait cuire à petit feu. Le côté recouvert
avait l'aspect d'une viande bouillie, et devait ressembler ,
pour la vue et le goût, au jambon dû au génie du fils ,adop-
tif d'Adrien. Qui sait si Vérus ne dut pas, en partie, l'hon-
neur de son adoption a sa science gastronomique? Personne