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                      M. DE MIRECOURT.                     415

   « Lamartine est un fleuve majestueux...; Hugo est une
« cataracte rugissante, un torrent écumeux ! »
   Et enfin : « Lamartine est un cygne, Ficlor Hugo est un
« aigle ! » (Lamartine, 32). Cette dernière comparaison
rentre dans l'ornithologie passionnelle : nous ne savons trop
dans quelle catégorie de volailles se trouverait placé M. de
Mirecourt si l'on étendait jusqu'à lui ce système de compa-
raison.
                DU STYLE DE M. DE MIRECOURT.

    M. de Mirecourt appartient comme écrivain a la mauvaise
queue de la littérature romantique enfantée par le grand mou-
vement intellectuel de la fin de la Restauration. 11 a paru sur
la scène vers 1840, à cette époque indécise où la foi artistique
s'était bien attiédie, où la littérature était tombée aux mains
des faiseurs, à l'époque des grands succès du roman-feuil-
leton et du triomphe des imitateurs. Ce n'était plus l'enthou-
siasme de 1830 et ce n'était pas encore l'aube de la lumière
cherchée de nos jours avec ardeur par la jeunesse, et qui
commence à peine à éclairer les voies nouvelles. M. de
Mirecourt, venu en plein triomphe des fabricants de romans,
s'est mis a leur suite et s'est imprégné de leur style. Il
 suffit, pour s'en convaincre, de parcourir quelques-uns de
 ses essais.
    Je trouve dans les Libertins, soporifique délayage en deux
volumes, un amas de personnages honteusement usés, un
triage de figures banales empruntées à tous les romans pré-
tendus historiques de l'époque. Les scènes les plus saillantes
 de l'ouvrage sont une imitation sale et bête de la scène de
 l'évêque de Liège, dans Quentin Durward, et une parodie
 grotesque du siège de Notre-Dame de Paris. Quant au style,
 en voici quelques échantillons :
     « Au nom du ciel, courez délivrer le sire duc, mon époux !