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404              DE LA DÉCADENCE ROMAINE.
Quant au reste, il fallait nécessairement le prendre avec le
bout des doigts. De la, cette expression : Manibus, digilix
unctis. Il paraît même que l'on mangeait ainsi les herbages.
ce qui nous paraîtrait fort incommode et dégoûtant. C'était
donc par raison de propreté, qu'après chaque service les
convives se lavaient les mains. Pendant l'été on apportait de
l'eau glacée, en sorte qu'on se rafraîchissait en même temps.
Comme il était reçu, dans le monde élégant, d'amener avec
soi un esclave qui se tenait toujours près de son maître et
connaissait ses habitudes , ces petites opérations et bien
d'autres, dont j'ai parlé ci-dessus, se trouvaient singulière-
ment facilitées. — Mart. xiv. 121. — v. 79. — xn. 89. —
Senec. ep. 95. — De benef. m. 26. — 27. — Hor. sat. 1.16.
23. — Petr. 53-31.
   La serviette, mantile, mappa, linleum, dont on avait soin
de se munir, lorsqu'on était invité dans un repas, outre
qu'elle servait a emporter la sportule, devait encore avoir le
même emploi que chez nous. Ces divers mots latins se
confondent souvent pour exprimer la nappe ou la serviette.
Virgile donne le nom de mantile a la serviette, cependant
Martial, dans une de ?es épigrammes, parlant a la fois de
l'une et de l'autre, appelle très-explicitement la serviette
mappa, et la nappe mantile. Il y avait des gens sans gène ,
qui n'apportaient pas toujours leur serviette avec eux, et
c'est pour cela que notre poète reproche à Hermogène, con-
vive peu délicat, de dérober a ses voisins leur mappa et,
lorsque ceux-ci n'en ont pas d'emporter la mantile, plutôt
que de ne rien voler. On ne sera pas étonné de voir le luxe,
embellir le linge de table. On y ajoutait effectivement des
bordures de pourpre. Adrien, Héliogabale et Gallien, y adap-
taient des galons d'or , et les particuliers devaient certaine
ment suivre cet exemple. Martial parle encore d'une nappe
velue, recouvrant une table de bois de citre : Fillosa tegant