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364 VOIE ROMAINE. parfaitement ceux trouvés a quelques pas, le 14 janvier 1855, en dedans des restes de l'ancienne porte Saint-Vincent, et dont nous avons parlé d'une manière assez détaillée dans la première partie de notre travail. Les uns et les autres présentent un égal degré d'altération ; il est probable que leur enfouissement a eu lieu à la même époque. Leur placement en dehors et surtout en dedans de la porte de la ville, sem- blerait prouver que ce lieu a dû être le théâtre d'une lutte terrible et d'un massacre dont les victimes paraissent avoir été très-nombreuses en dedans si on en juge par la quantité d'ossements trouvés en désordre dans la tranchée du bas de la place des Carmélites ainsi que dans celle ouverte devant la rue Bouteille (1). (1) Ainsi qu'on a pu le remarquer dans la première partie de notre tra- vail sur la voie romaine , poussé par le désir d'expliquer la présence des squelettes sur ce point, nous avons recherché quel avait été l'état des lieux dans les siècles précédents. Les plus anciens plans de Lyon, exécutés sous Henri^II, à l'aide de docu- ments antérieurs, nous montrent, ainsi que nous l'avons dit, la porte Saint- Vincent exactement à l'angle de la rue Bouteille et de la côte des Carmé- lites, alors nommée aussi Saint-Vincent. Les squelettes, excepté ces deux derniers , se trouvaient tous en dedans de la porte , circonstance qu'il ue faut point perdre de vue, el les armes trouvées aux côtés de ceux du dehors indiquent en général le XVI e siècle. C'est donc au XVI e siècle qu'aurait eu lieu leur inhumation. Parmi les troubles divers dont notre ville fut le théâtre à cette époque, les seuls qui firent assez de victimes pour que nous puissions leur attribuer celles dont les restes mutilés ont paru à nos yeux, sont : la prise de Lyon par les Protestants, le 30 avril \ 562 ; leur tentative pour s'en emparer de nouveau, le 29 septembre 1567, et enfin le massacre qu'en firent les Catho- liques, les 2 8 , 2 9 , 30 et 31 août 1572. L'émeute qui eut lieu à Lyon , le 25 avril 1529 , à l'occasion de la cherté des blés , et dont Symphorien Champier a donné la relation (*), ne fut point assez considérable pour être mentionnée ici. 0 Cy commence ung petit livre de lantique cité de Lyon : Ensemble de la reneine et coniu- ration du populaire de la dicte ville contre les cjnseiilers de la cite et notables marchant ; Ã