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330 LA BÉNÉDICTION PAPALE A ROME. Arrivée dans le chœur, Sa Sainteté y change d'ornements et reçoit assis les cardinaux qui baisent son pluvial placé a sa droite;d'autres prélats se prosternent successivement à ses ge- noux. Durant tout le temps de la messe, deux diacres, un latin et un grec, assistent le Saint Père. Tout ce cérémonial, trop long à raconter, serait des plus imposants si les prêtres romains avaient la même dignité que ceux de nos églises de Lyon, et spécialement de noire église métropolitaine de Saint-Jean. Il faut noter cependant que le pape, tout le temps du saint sacrifice, regarde constamment le peuple, et que Sa Sainteté aspire le précieux sang avec un chalumeau d'or. Ajoutons que les cardinaux, diacres, sous-diacres, laïques de sa cour communient seuls de sa propre main. A l'issue de la messe, le souverain pontife et sa cour sortent avec le ^même cérémonial qu'à ' son entrée ; 'a leur suite, les illustres invités et les dames gagnent le sommet de l'hémicycle qui règne a droite et à gauche de la basilique. Vient le peuple qui se rue, se précipite sur la place qu'il remplit. Le canon du fort Saint-Ange tonne, toutes les cloches de la ville font entendre leurs joyeux carillons; fan- fares et musiques militaires, rumeurs bruyantes de plusieurs milliers de spectateurs ajoutent un nouvel éclat a ce joyeux tu- multe. A peine la douzième vibration de midi s'est éteinte dans l'espace, que artillerie, carillons, fanfares cessent avec cette précision d'un grand orchestre docile et bien dirigé par un chef habile. La grande fenêtre du principal balcon de la ba- silique s'ouvre, et le pape paraît porté sur son trône. Aus- sitôt la foule s'agenouille, et.Pie IX d'une voix claire, péné- trante, pleine d'une suave onction, répand ses bénédictions sur la ville et sur le monde. Dans ce moment solennel, tout agenouillé que j'étais, j'es- sayais de voir avec une lunette d'approche les traits de