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M. DE MIRECOURT. 317 de spadassineries bouffonnes qui dépassent toutes les eapi- tanades connues. « Mon pauvre garçon, dit-il h M. J. Janin, « vous n'êtes qu'un gros écolier ; soyez sans crainte, je n'ai « en aucune sorte le projet de vous appeler en duel; » je me contente de vous « tirer l'oreille. » M. Paulin Limayrac, ayant eu le malheur de ne pas trouver le biographe de son goût, devient « un rédacteur pygmée, un critique roquet, un « nain sournois, qui mord aux jambes tous ceux dont M. de « Girardin croit avoir a se plaindre et qui se fourre en- « suite dans le premier trou venu quand on le cherche pour « le corriger. » (Ponsard, 78). 1 paraît que M. de Mire- 1 court ne trouve jamais ceux qu'il cherche pour les corriger. A propos d'une « petite infamie » commise, dit-il, à son égard par M. Alphonse Karr, il se mit en quête de ce der- nier, « mais, pendant vingt jours , M. Gatayes sut dérober « M. Karr a nos recherches. » (Karr, 74). M. Karr a fait à cette rodomontade la réponse qu'elle méri- tait, c'est a dire qu'il a répondu par une bouffonnerie. « M. de « Mirecourt raconte , dit M. Karr, qu'ayant déjà délivré la « terre de plusieurs monstres, il résolut un jour de se dé- « faire de moi. A cet effet, couvert de la peau du lion de « Némée, il se mit à ma recherche, mais il faut croire que « je fus averti, car jamais il ne put me rejoindre Je trem- « biais de la tête aux pieds ; la nuit, j'avais une fièvre hor- « rible, et dans mon délire, prêtant au redoutable personnage « des idées d'ogre sans doute exagérées, je répétais sans « cesse : As-tu déjeûné, Jacquot? » (Siècle, 18 mai 1856). M. de Mirecourt a l'épiderme particulièrement sensible à l'endroit de son nom de Jacquot. Cet homme, qui attaque tant de noms illustres, et qui dévoile avec tant de détails le pseu- donyme de George Sand , entre en fureur quand on touche au sien. « Mon nom, s'écrie-t-il, je ne le porte pas en littéra- « ture, afin de ne point avoir à le clouer cent fois le jour,