page suivante »
318 M. DE MIRECOURT. « à coups d'épée, sur la langue des sots ! Vous êtes prévenu, « M. Veuillol. Je n'admets en aucune circonstance qu'on se « cache sous la robe du jésuite pour acquérir l'impunité de « l'insulte. » (Castille, 24). Et de quatre ! MM. J. Janin, Karr, Limayrac et Veuillot n'ont qu'à bien se tenir! L'épée de M. Jacquot-Damoclès-de Mirecourt est suspendue sur leur tête. Il est encore une cin- quième victime que l'éloignement ne met pas a l'abri des fureurs guerrières du biographe, c'est M. Eugène Sue. M. de Mirecourt lui tient ce superbe langage : « Vous mentez avec « impudence en affirmant que vous ne pouvez obtenir de « moi aucune réparation. S'il vous est impossible de rentrer « en France pour me demander réparation , rien ne m'est « plus facile, a moi, que de prendre la poste pour aller « vous l'offrir ! » (Karr, 13). Ne croirait-on pas voir le terrible frère Ian des Entom- meures, armé de son bâton de cueur de cormier, se ruant sur les Fouaciers de Picrochole « es ungs escarbouilloyt la cer- « velle, es autres rumpoyt bras et iambes, es autres démol- « loyt les reins, avalloyt le nez, poschoyt les yeux, fendoyt « les mandibules, enfonceoyt les dens en la gueulle, des- « croulloyt les omoplates , froissoyt lareste du dos , faisoyt « voiler la teste en pièces par la commissure lambdoïde. » [Gargantua, L. i, c. 27). Ces fanfaronnades sont d'autant plus exhilarantes qu'on en avait perdu l'habitude de nos jours , même au théâtre. Dans la provocation adressée a M. E. Sue, je remarque un mot précieux : « Je vais prendre la poste, » dit M. de Mire- court. On reconnaît ici le romancier quand même, le poseur du feuilleton. On ne prend plus la poste, on prend le train express ; mais courir la poste , cela fait mieux. Quel est le héros de drame ou de roman, depuis Antony jusqu'à Monte-