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                      M. DE MIRECOURT.                     309

 approuve chez l'un ce qu'il condamne chez l'autre ; le point
 de vue sous lequel il envisage les faits varie a chaque instant
 selon les opinions, les rancunes et les haines du pamphlé-
 taire. Quand il ne peut dénaturer les actes, il calomnie les
 intentions et les motifs. Les contradictions abondent sous
 sa plume. Il s'extasie longuement sur les inébranlables con-
 victions politiques de M. Berryer. Par malheur, M. Berryer,
 a l'âge de vingt et un ans, a composé une ode adulatrice à
 Napoléon I". « Où est le crime, dit le biographe? il était si
jeune, il ignorait jusqu'à l'existence des Bourbons. » Ici nous
 sommes de l'avis de M. de Mirecourt, et nous absolvons
 pleinement M. Berryer de cette insignifiante variation de sa
jeunesse. Mais pourquoi le biographe, après avoir raconté
que M. Pierre Dupont, en 1838, envoya des vers légitimistes
 à la Gazette de France, s'écrie-t-il : « Et vous poussez des
clameurs quand nous refusons de prendre au sérieux l'opi-
nion des hommes ! allons donc ! » En 1838, M. Pierre Du-
pont avait dix-sept ans. 11 est donc aussi excusable, sinon
plus, que M. Berryer.
    M. de Mirecourt se contredit d'une brochure à l'autre,
avec un sans-gêne qui serait de l'étourderie, si les motifs
de ces contradictions n'en démontraieut la mauvaise foi.
« Quant au reproche d'immoralité qu'on adresse aux œuvres
« de Georges Sand, dit-il, nous le croyons très-injuste. Ceux
« qui sont victimes d'une institution sociale ont le droit
« de se révolter et de se plaindre. » (G. Sand, 61.) Voilà
certes une phrase concluante et catégorique. Mais Mmc Sand
a paru peu sensible aux appréciations de son biographe et
a relevé très-dédaigneusement dans la brochure qui la con-
cerne de nombreuses erreurs. Aussi, M. de Mirecourt écrit-il
plus tard : « Quand on compare les femmes de Balzac aux
« femmes de G. Sand, on y trouve toute la différence qui
« existe entre la saine logique et le paradoxe, entre la vé-