page suivante »
DE LA DÉCADENCE ROMAINE. 275 », 62, — Plin. xiv, 28 —Cels. i, 3. —Cicer. Att. xm, 52. — Dejot 7. — Mart. n, 89. On vomissait pendant ou avant le dîner. Dans le premier cas, on rendait simplement la nourriture, parce que la capa- cité de l'estomac n'était plus capable de recevoir de nouveaux aliments ; dans le second, on buvait du vin, le plus souvent du Falerne, que l'on rejetait aussitôt. Cette dernière opéra- tion préparait l'appétit. Ces divers exercices, en usage parmi les gens à la mode, parmi ceux qui savaient manger, étaient acceptés par les empereurs eux-mêmes. Vitellius fut célèbre par l'habitude qu'il en avait, voniitandi consueludine. Auguste buvait très-peu de vin, mais s'il lui arrivait de s'être un peu oublié, il se soulageait par une évacuation volontaire. Juvénal fait dire h Domitien, par celui qui lui apporte le fameux turbot, pour lequel le sénat fut convoqué : « Dépêche-toi de nettoyer ton estomac. » On comprend alors que le luxe dut inventer des moyens élégants pour provoquer ces évacua- tions. A cet effet, on servait aux convives, outre des pointes d'argent, de lentisque, ou même de bouts de plumes pour se curer les dents, des plumes rouges, primas rubentes, que l'on introduisait dans la gorge. Ces plumes provenaient du flamand, pkœnicopterus ruber, oiseau rare et cher, dont la langue était excellente. Lorsque l'empereur Claude, après avoir beaucoup mangé, avait un sommeil pénible et dormait la bouche ouverte, on lui passait une plume dans la gorge et l'on soulageait ainsi sa plénitude d'estomac. Le réveil devait être excessivement désagréable, et j'ai un peu de peine à croire le récit de Suétone. Dans tous les cas, il fallait que Claude eût fait entrer l'emploi de ces plumes dans ses habitudes, car elles servirent à activer sa mort. Lorsqu'il eut été empoisonné par un plat de champignons, eux-mêmes vénéneux, ou peut-être mêlés avec une sub- stance de cette nature, l'effet désiré ne se produisant pas