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                                          CHANT DU BK1GAND.                                      267
 Souvent en cor dans la mêlée                        Puis..,, jouvris le ciel aux bons pères !
 Son ombre ardente, échevelée.                       Je frappai seul... ils étaient cent;
 Se lève et sur ses pas vainqueurs                   Mais n'est-il pas écrit, mes frères,
 Entraîne nos bras et nos cœurs !                    Que Dieu combat pour l'innocent !
 Oui ! par delà les vastes nues,
 S'il est en haut des dieux sur nous,                Bonne épée, ô ma vieille amie,
 Esprits, Puissances inconnues,                      Qui te met si tort en furie ?
 Elénore est une de vous !                           Tu frémis à faire bondir
                                                     Ta jalouse prison de cuir ?
 Levez-vous, orages que j'aime,                     Te voilà libre.... tiens ! regarde,
 Oh! séparez-mot de moi-même !                      Pas une étoile aux cieux déserts!
 Sous votre sublime clameur                         De ta pointe agile à ta garde,
 Etouffez celle de mon cœur!                        Tout ton acier reluit d'éclairs !
 Au souQe de votre furie
                                                    Me reproches-tu ma clémence ?
 Ce cœur sent moins son trait mortel;
                                                    Fallait-il te livrer l'enfance
 Par vous emporté je m'oublie,
                                                    De ces vierges aux douces voix,
 M'oublier, pour moi, c'est le ciel!
                                                    Tremblantes au pied de leur croix ?
                                                    Regrettes tu ce large ventre
 Oh ! Nature immense et chérie,
                                                    Que balançait le vieux doyen ?
Laisse ma lèvre inassouvie
                                                    Vouiais-tu voir si dans cet antre
S'enivrer au souffle immortel
                                                    Se cachait l'àme d'un chrétien?
Qu'exale ton sein maternel !
Toi qui ne meurs pas, douce mère,
                                                    Allons! console-toi.... l'aurore
Tes bras nous sont toujours ouverts ;
                                                    Sourit aux monts qu'elle colore ;
Oh ! nourrice, endors ma misère
                                                    N'cnlends-tu pas le cor lointain
Au bruit divin de tes concerts !
                                                    D'un chasseur ami du matin ?
                                                    Qu'en ces bois sa meute égarée
Tes beaux soleils, tes vertes cimes,
                                                    Entraîne son élan guerrier,
Tes lacs, tes forêts, tes abîmes,
                                                    Tous les deux nous aurons cutée,
Tes mystères au fond des bois,                      Toi, sa gorge et moi son coursier !
Tes silences, tes grandes voix,
Tout me transporte, tout m'enivre,                  Oh! dis-moi, monde que j'abhorre,
Ton chœur éternel chante en moi !                   Penses-tu l'emporter encore?
T'aimer, te comprendre, c'est vivre,                N'ai-je pas ri dans tes douleurs,
Notre âme, ô Nature, c'est toi !                    N'ai-je pas épuisé tes pleurs?
                                                    Pour chaque fête ou tu t'asseoies
Mais, vraiment, je deviens poète !                  J'ai du fer, j'ai des feux nouveaux,
Et pour peu qu'Apollon s'y prête                    Et sur chacune de tes joies
Mon luth va chanter les bergers,                    Ma vengeance a lancé deux maux !
Les fruits, les fleurs et les vergers !
Allons ! des rubans, des houlettes,                Quand viendra l'heure solennelle,
Formez vos ronds, jeunes pasteurs !                Quand surgira l'ombre éternelle,
11 faut le doux son des musettes                   O Néant ! rappelle en ton sein
A nos innocentes ardeurs !                         Ce souffle qu'alluma ta main !
                                                   Point de pleurs, mais triples rasades,
Le beffroi du vieux monastère                      Et, buvez à mes anciens jours !
Dormira sa nuit tout entière,.,.                   Point de tombe, Ô mes camarades,
Les moines ont fait poliment                       Point!-., que la gorge des vautours !
•En ma faveur leur testament,                                                 GEORGE ARANDAS.