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136               DES INONDATIONS EN FKANCtë.
les avantages des digues criblantes proposées par M. Rozet. Nous
craignons que les cribles ne soient obstrués trop promptement,
 et qu'ils ne se transforment en digues, barres ou barrages.
    Du reste, cette transformation ne devrait pas faire renoncer
absolument an système de M. Rozet, mais seulement on ne
pourrait peut-être pas en obtenir certains résultats qu'il indique.
Ces barres ou digues n'en seraient pas moins utiles et rentreraient
dans la catégorie des moyens que j'ai indiqués pour obtenir le
déversement des eaux dans les terrains bas qui bordent les
rivières ; pour former les digues ou bourrelets qui sépareraient
 les terrains livrés aux petites crues, des terrains réservés aux
grandes crues. Nous le répétons, sans attendre des digues dites
 criblantes les résultats qu'espère M. Rozet , nous voyons dans
 ce système un puissant élément pour retenir les eaux, pour re-
 tarder et amoindrir le fléau.
    L'idée de retenir les eaux et de modifier l'action des crues par
 des lacs naturels ou artificiels, par des barres établies dans les
 fleuves, et d'autres choses analogues, conduit à une idée plus
 générale, c'est de retarder par toutes sortes de moyens l'écou-
 lement des eaux pluviales à ces époques de pluies diluviennes
 qui amènent tant de désastres.
     Un fait bien frappant se présente, c'est celui-ci :
     Quand une végétation vigoureuse couvre le sol, les inondations
  à égalité de la quantité d'eau pluviale tombée, sont beaucoup
  moins violentes, moins élevées. Ainsi les inondations qui sur-
  vienent en été sont, toutes choses égales d'ailleurs, moins dévas-
  tatrices que les inondations qui surviennent lorsque les arbres
  sont dépouillés de leurs feuilles, lorsque, les récoltes terminées,
  la terre est plus ou moins dénudée.
     Concluons que l'une des causes les plus dangereuses d'inon-
  dations, c'est la double circonstance d'un sol en pente et dénudé.
  Dès lors, un des moyens les plus efficaces de conjurer le danger
  c'est de maintenir une certaine végétation sur les coteaux escarpés
  et sur les terrains offrant de la déclivité.
     On conçoit que les eaux pluviales sont recueillies, retenues par
  les végétaux. Les plantes. les arbres, tout, jusqu'aux mousses,