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110 DE LARCHÉ0L0G1E. été entièrement inventés, ils ont été déduits de l'art antique que l'on retrouve constamment, soit dans les principes géné- raux de la construction, soit dans l'ornementation dont les motifs sont empruntés généralement a la flore des contrées méridionales. Le gothique est au contraire suivant toutes les apparences, indigène du nord de notre pays et peut-être plus particulièrement de l'Ile-de-France. Cette contrée était déjà à cette époque le point central de la monarchie et indépendamment de Paris qui en était l'a capitale, des villes importantes et riches grandissaient et prospéraient a l'envi. Cette origine toute nationale a bien été revendiquée par l'Angleterre qui a mis en avant quelques dates, mais l'étude des monuments, leur caractère, leur grand nombre, tout concourt a fixer tous les doutes, et c'est bien a la France que l'Europe doit les premiers essais d'une architecture et d'un art qui ont duré trois siècles. Du reste une observation a été faite devant laquelle toute incertitude disparaît; a partir de l'Ile de France comme d'un centre commun rayonnent dans toutes les directions les édifices qui sont marqués au cachet du vrai style, devenant de plus en plus rares a mesure qu'ils s'en éloignent et perdant en même temps avec le sentiment juste du principe primitif et créateur, la pureté et l'élégance des formes. Ainsi, il est bien constaté que ce sont des Français qui ont créé tout d'une pièce, au XIIIe siècle, un art nouveau qui, en peu d'années, a pénétré partout, et n'est-il pas remar- quable qu'à cette époque éloignée, comme cela s'est repro- duit depuis, nous ayons eu auprès de nos voisins une pa- reille influence. Né dans le nord, c'est dans le nord que le style gothique a le mieux répondu aux idées et aux besoins des peuples, et c'est la aussi qu'il a atteint son développement complet ; aussi quoiqu'il se rencontre partout même en Italie et Ã