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ALLOCUTION A L'ACADÉMIE. 99 Les sciences naturelles tiennent dans nos annales une place distinguée à côté des sciences morales et politiques. Leur caractère spécial me rend difficile l'indication des tra- vaux qui leur sont consacrés. Cependant puis-je passer sous silence les nombreux Mémoires de M. Mulsant sur les insec- tes , et ceux de MM. Alexis Jordan et Hénon sur diverses questions de botanique ? En présence de tant d'espèces nouvelles d'animaux et de plantes découvertes par nos com- patriotes et décrites pour la première fois, on comprend quelle doit être la variété de la création, puisque, après les observations de tant de siècles sur la nature, il reste un si grand nombre d'êtres que la sagacité découvre, et qui appa- raissent à nos regards étonnés. La science pure est l'objet des recherches que je viens de citer, cette science qui n'a d'autre mobile que le besoin désintéressé de connaître, et qui, satisfaite d'avoir décou- vert la vérité, ne lui demande immédiatement aucun fruit. L'Académie se plaît à l'honorer ; car elle est la source réelle des applications utiles, et elle mérite d'autant plus d'estime et d'encouragement que la foule passe indifférente à ses cô- tés. Aussi nos Mémoires renferment-ils encore de nom- breuses recherches qui lui doivent leur inspiration. Telles sont les patientes et curieuses observations de la Société d'hydrométrie sur les pluies dans les bassins du Rhône et de la Saône ; telles sont celles de M. Bineau sur l'analyse chimique des eaux pluviales à Lyon et dans les campagnes environnantes. L'air des villes ne peut plus être considéré comme identique à celui des montagnes. Notre collègue y a démontré la nature et la proportion de composés insalu- bres , et, en harmonisant les travaux de la science et les enseignements de l'hygiène, il a détruit une des raisons qui faisaient accuser la chimie d'impuissance. Dans son grand travail sur l'extension des terrains houil-