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                LE PAYSAN.


Je me permets d'aimer, d'un effrayant cynisme,
     Celui qu'on nomme paysan,
Alors qu'il est, luttant contre notre égoïsme,
     A sa corvée âpre artisan.
J'irais même baiser son vêtement sordide,
     Emblème de la pauvreté ;
S'il était, comme ailleurs, des oripeaux avide,
     Il l'aurait tantôt rejeté.

Qu'il est noble à mes yeux, sous l'enveloppe vile,
     Celui qui nous donne du pain 1 •
Que va-t-il rencontrer dans l'antre de la ville?
     La discorde et son vieux levain.
Il y tournoie alors dans l'ivresse fiévreuse,
    De la cité funeste don,
Broyant peuples et rois dans sa fougue orageuse,
     Et rallumant torche et brandon.
Août 1856.                                    6*