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88                          CHRONIQUE LOCALE.
clergé nombreux, le légat, d'une voix émue, a donné la bénédiction papale
à ce peuple qui eut saint Irénéc et saint Pothin parmi ses pasteurs. Le len-
demain le vénérable prélat partait pour Paris où il devait représenter le
Saint Père à la cérémonie du baptême du Prince, impérial. Pendant son
séjour à Lyon un peloton de cavalerie et une compagnie d'infanterie onl
fait le service d'honneur dans la cour de l'Archevêché; au fond de la cour
le drapeau pontifical, blanc et jaune, se faisait voir à côte du drapeau
français.
   — A la suite de ces événements nous pourrions en rappeler de fort
intéressants aussi, quoique moins émouvants pour les populations :
   L'inauguration d'une nouvelle administration pour nos théâtres, la pre-
mière soirée consacrée généreusement au bénéfice des inondés, par
M. Halanzier-Dufrénoy, le nouveau directeur, des débuts dont quelques
uns ont été brillants, l'acquisition, faite pour notre Musée, par les soins
de M. le Sénateur et sur la demande de M. Thierry Brolcmann, président
de la Commission consultative des musées, du portrait de Jean Thierry,
sculpteur du roi Louis XIV et du roi d'Espagne, né à Lyon, le 8 juin 1669,
mort le 21 décembre 1739; ce magnifique portrait, peint par Largilière
et gravé par Thomassin, et, aujourd'hui, placé dans la galerie des peintres
lyonnais, a été payé sur les fonds Grognard, dont la destination est de fournir
aux frais de reproduction, soit par la peinture, soit par la sculpture des
Lyonnais illustres; enfin une brillante séance de notre Académie, dans
laquelle, suivant l'heureuse expression de son président, M. Bonnet, on a
entendu deux artistes distingués, sachant associer au culte des arts celui
des belles-lettres et sachant rendre leur pensée parle langage non moins que
par le crayon et le pinceau ; dans cette séance M. Desjardins avait dit ce
qu'était l'archéologie, M. Saint-Jean avait traité de l'influence des beaux-
arts sur le commerce de Lyon, entre ces deux orateurs M. de Polinièrc
avait retracé la vie si longue et si remplie du docteur Viricel. Nous pour-
rions ajouter parmi les événements de ce mois l'ouverture du chemin de
fer qui unit notre cité à Bourg ; désormais nous irons visiter en quelques
heures le tombeau de Marguerite d'Autriche et revenir à Lyon, en atten-
dant l'époque rapprochée où nos compatriotes pourront partir le samedi
soir pour Genève, faire le tour du lac le dimanche et revenir le lundi matin.
Le chemin de fer a été livré aux voyageurs le 23 juin, la veille un train de
plaisir avait été mis à la disposition des Autorités du département de
l'Ain, qui étaient venues à Lyon avec une foule de curieux, transportés
gratuitement par la compagnie ; le samedi précédent une cérémonie reli-
gieuse avait inauguré l'ouverture de cette ligne qui doit modifier si pro
fondement nos relations entre notre ville et nos voisins de l'Est.
   —Après l'histoire du passé celle de l'avenir. Le 7 juillet le Grand-Théâtre
donnera une fête au profit des inondés ; outre la pensée de soulager de
grandes infortunes le plaisir d'entendre des artistes célèbres, qui se sont
mis si généreusement à la disposition de l'Autorité, attirera toute notre
population. On sait que Mesdames Marie Cabel, Wcrtheimber, Marie Dussy,
Joséphine Martin et Messieurs Roger, Belval et Barrielle se feront entendre,
c'est dire que la foule sera grande , que la recette sera considérable et
que ce sera bien fêle pour tous, pour le public, pour les artistes et pour
les inondés.
   L'orchestre et les chœurs, sous la direction de M. George Hainl, se com-
poseront de 350 exécutants, les décors seront dignes de la solennité; le
mois prochain nous diions les merveilles qu'où nous fait espérer aujourd'hui
                                                              A. V."
                                 Aimé     VINGTRINIER,      directeur.