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80 BIBLIOGRAPHIE. mais où l'aconit et les poisons funestes n'ont, malgré leurs charmes trompeurs, jamais pu obtenir une place. Cette œuvre charmante nous a rendu bien facile notre tâche de critique, est-ce " dire qu'elle soit parfaite! Nqn, a mais il faut avouer que ses légers défauts ont presque au- tant de charmes que ses beautés ; ils tiennsnt à la facilité que l'auteur a d'être abondant, il lui arrive de se répéter, il déborde quelquefois parcequ'il est trop plein, mais ses répétitions ne nous fatiguent point, parce qu'elles ne lui ont pas coûté. Il est toujours si naturel, si élégant, qu'on ne sait ce qu'il faudrait retrancher; on sent seulement qu'il y a du trop, heureuse imperfection! Qui aurait le courage de la faire disparaître de ces pages ! On la rechercherait peut-être si elle y manquait; car si la pauvreté nous fait peine, l'abon- dance est toujours la bienvenue. Voici, pour commencer, un apologue qui a toute la pu- reté et le parfum du lis, il est d'un fini précieux, il a pour titre : LE GRILLON ET L'ABEILLE. Voici l'hiver, dit un grillon A sœur abeille, sa voisine, Et déjà le froid aquilon Nous menace de la famine. Daignez m'admettre auprès de vous, Et m'héberger ; je suis bon diable. Un petit coin de votre table Me fera le sort le plus doux. Je saurai, par mon caquetage, Payer votre hospitalité, Et charmer les soins du ménage Avec l'aimable badinagc D'un esprit tout plein de gaîté. Mes chansons vous feront sourire ; J'ai toujours quelque chose à dire ,