page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. 79 pur de tout alliage, libre de toute entrave et, il a eu le bon goût de vouloir être lui pour n'être comparé à rien. Aussi n'établirons-nous aucun parallèle entre les fabulistes et lui. A part le bonhomme qui converse avec nous si naïvement et de bonne foi, les autres paraissent des acteurs trop préoccupés d'eux-mêmes et de l'effet qu'ils veulent produire, notre auteur, lui, plus désintéressé, nous distribue a pleines mains tous les trésors de son cœur sans compter, sans de- mander le moindre salaire ; il a l'air, en donnant, de se croire l'obligé. Et quelles richesses nous livre-t-il si généreusement? Celles pourtant qui nous coûtent le plus a acquérir : l'amour de la vérité, la modération dans les désirs, le sacrifice des passions. Comme toutes les natures fortes il semble s'enrichir en donnant et devenir meilleur encore en prêchant la vertu. Un charme tout particulier a l'auteur lui a concilié tout, d'abord l'intérêt et l'approbation des hommes de goût de son pays ; ceux-là n'ont point, sous prétexte de le conseiller, porté le découragement dans son esprit, ils ont compris ce que vaudrait un jour cette plume sage, doucement éloquente dévouée au bien, sympathique atout ce qui est beau et bon et ils l'ont aidé à mettre en relief son esprit facile, abondant, mais modeste à l'excès. Déjà plusieurs éloges successifs sont venus éclairer le public sur la valeur d'une œuvre qui honore notre antique cité. Heureusement le lecteur a été cette fois de l'avis des critiques, et a prouvé son goût en épuisant les premières éditions et en priant l'auteur de ne pas s'en tenir là . L'auteur a répondu à cet appel en publiant un recueil complet de ses apologues; quelques uns sont donc déjà connus; mais le plus grand nombre aura l'attrait de la nou- veauté. Pour nous, confondant les souvenirs et les impres- sions nouvelles, nous dirons que cet ensemble forme un délicieux bouquet aux fleurs variées, aux arômes différents,