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72 PKOMENADE DANS KOME tout aussi bien que sous la protection spéciale des empe- reurs chrétiens, partout et toujours le catholicisme avait conservé les mêmes dogmes, le même culte, la même lithur- gie. Pour se pénétrer de cette vérité, au sortir des Catacom- bes, il est bon de visiter, a notre exemple, les basiliques de Sainte-Agnès et de Saint-Laurent. Je n'essayerai de décrire que cette dernière au point de vue monumental parce qu'elle est la plus ancienne, parce qu'elle a conservé dans ses moin- dres détails le cachet d'une construction primitive ; mais au- paravant il serait bon de dire quels furent l'emplacement et le but de l'érection de l'église de Sainte-Agnès. Sur la place Navone , théâtre des antiques jeux nautiques consacrés à Neptune, emplacement occupé dans des temps plus anciens encore par de délicieuses villas que chantèrent Martial et Pline , sur un des côtés de cette place célèbre fut érigée, sous le règne de Constantin, une chapelle. Le souvenir d'une lutte courageuse que sainte Agnès soutint contre d'in- fâmes payens qui voulurent porter atteinte à sa virginité déeida les chrétiens a ériger ce pieux monument. L'Eglise chante encore un hymne qui rappelle ce triomphe : « 0 Vierge heu- « reuse, ô gloire nouvelle. Noble habitante du céleste sé- « jour, inclinez vers nos demeures souillées cette tête or- « née de deux diadèmes qui, par un don de Dieu, eut le pri- « vilége de rendre chaste le repaire abominable où elle est « apparue. » — En mémoire de ce triomphe remporté par une vierge, le souverain pontife bénit encore, le jour de la fête de notre sainte, dans son église et pendant le service divin, de petits agneaux parés de fleurs et de rubans, dont la laine sert à faire les palliumquele pape envoie à quelques évêques de la chrétienté. Toujours dans ce pieux asyle un grand nombre d'illustres morts vinrent chercher un refuge et entourèrent la sainte de l'éclat de leur renommée terres tre. Parmi ceux-ci nous citerons Constance, fille de Constan-