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ïJ88 L'AGER GOFIACENSIS. lieu. Mais quand vinrent des temps plus réguliers, quand, sous le règne de Chariemagne, l'organisation adminis- trative se développe, et que les viguerics s'établissent dans chaque ager, on sentit sans doute le besoin de fixer le siège du pouvoir dans des centres importants et popu- leux. Ainsi en fut-il peut-être ici. Quand Mornant devint le siège d'un prieuré, il ne dut pas larder à devenir aussi le chef-lieu de Vager; car c'est l'époque où la puissance ecclésiastique prédomine dans nos contrées. C'est du moins ce qui semble ressortir des textes des cartulaires; tout rayonne, tout se concentre vers cette petite ville, tandis que l'oubli couvre si bien le nom de Goiffîeu, que l'on se demande aujourd'hui s'il a bien été effective- ment le chef-lieu de Y ager qui lui doit son nom. III. L'AGER GOFIACENSIS FORMAIT-IL UNE CIRCONSCRIPTION ADMINISTRATIVE? Quelques auteurs ont fait observer que les agri du Lyonnais et du Maçonnais ne formaient pas toujours une circonscription administrative, mais une division purement ecclésiastique, une simple possession territo- riale appartenant en totalité ou en partie à une église ou à une abbaye (1). Il en a pu être ainsi de quelques agri d'une étendue fort restreinte, mais il n'en est évidem- ment pas de même de Y ager Gofiacensis. S'il ne compre- nait dans ses limites que le territoire de Mornant et des localités les plus voisines, on pourrait peut-être encore lui contester le caractère de division administrative. Mais (1) Chavot. Préface du Cartul. de Saint-Vincent de Mâcon, p. ix. — Debombourg. Allas histor. du départ, du Rhône, carte xiv.