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                         ISABEAU D'HARCOURT.                 183

l'heure de prime ou en Carême après sexte, on chantait,
chaque jour, dans la chapelle de Notre-Dame du Haut-Don,
la messe fondée par la veuve du dernier des Yillars Cl).
   Aujourd'hui que nous reste-t-ilde tout ce qui pourrait nous
rappeler les bienfaits d'Isabeau d'Harcourt envers nos églises
et nos monastères? On a déjà vu plus haut ce que sont de-
venues les inscriptions des églises de Saint-Paul et de Saint-
Maurice de Vienne. Déjà au temps où écrivait Le Laboureur,
les guerres.civiles, du xvie siècle avaient détruit les fonda-
tions faites par elle à l'abbaye de l'Ile-Barbe (2). Entraîné
dans la ruine commune de toutes nos anciennes institutions,
le noble Chapitre de l'Eglise de Lyon a disparu à son tour.
Les vieux manoirs de Châteauneuf et de Dargoire sont tom-
bés sous le marteau des démolisseurs de 1793; la chapelle
de Notre-Dame du Haut-Don a perdu son nom, et personne
aujourd'hui ne se souvient plus de l'office célébré, chaque
Jour, pendant trois siècles et demi, pour le repos de l'âme
de la pieuse fondatrice. Qu'est devenue aussi la pierre tom-
bale aux armes des Harcourt et desThoire-Villars ? Le monu-
ment du pilier a seul échappé aux outrages du temps comme
aux dévastations semées par les hommes , à diverses épo-
ques, dans notre vieille cathédrale. Mais l'inscription a dis-
paru sous un voile grossier. Pour quel motif a-t-on ainsi ca-
ché la destination de ce monument? Est-ce pour le sauver de
la destruction qui menaçait, aux mauvais jours de la Révo-
lution, tout ce qui pouvait rappeler un souvenir de la féoda-
lité? Le nouveau Chapitre a-t-il craint qu'on ne lui demandât
pourquoi les intentions de la noble châtelaine n'étaient plus
remplies ?
   J'ignore si quelqu'un pourrait répondre aujourd'hui à ces

**" (1) L'abbé Jacques. Le Révélateur des mystères, p. 17.
    (2) Mazures de l'Isle-Barbe, I, p. 225.