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 1G2                        UNE VISITE.

      Voici les renseignements que M. V...'me communique
 sur ce fragment d'autel. « 1 a été trouvé près de la voie
                                  1
 romaine entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et Barry, il y a
 quelques années, a la suite de pluies torrentielles, sur le
 bord d'un ruissaau qui descend delà monlEgne Sainte-Juste,
 où sont situées des carrières de mollasse blanche dont on
 fait tant d'emploi dans les nouvelles constructions de Lyon.
 Comme cet endroit est à plus de trois kilomètres de Saint-
 Paul et assez isolé, ce fragment n'aitira l'attention de per-
 sonne, et celui qui l'avait trouvé en fit une borne a l'angle
 d'un champ. M. le juge de paix, dans un accès de lieux judi-
 ciaire qu'il fit l'année dernière, fut le premier qui le remarqua;
 i! l'échangea contre une pierre brute qui devint une borne
 véritable, et me l'envoya immédiatement. J'ai fait inuiile-
 ment rechercher les autres fragments. On trouve souvent
 des monnaies romaines dans ce quartier ; l'on m'a apporte
 un Tibère et un Constance qui en proviennent. »
     Je ne veux pas quitter le musée de M. V... sans faire
 une remarque au sujet des inscriptions de Die. Les épita-
 phes d'esclaves y sont relativement nombreuses et presque
toujours entières; au contraire, les épitaphes d'ingénus et
 A'honorati sont rares et si incomplètes qu'il n'est presque
jamais possible d'en restituer les parties manquantes. Je
trouve l'explication de cette particularité dans un fait tout
matériel.
     Il paraîtrait, à en juger par les monuments découverts
jusqu'à présent, qu'a Die, les personnes de quelque rang
affectionnaient une forme de tombeaux qui les faisait ressem-
bler au pronaos d'un temple, avec quatre colonnes suppor-
tant un fronton appuyé sur une Irise. On gravait l'épitaphc
sur cette frise, faite par conséquent de trois longues tra-
verses de pierre, placées bout à bout l'une de l'autre, en
sorte que pour avoir entière une de ces épitaphes, il faudrait