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14G                       UN TRIPT1QUE.

« se conserve à l'évèché d'Autun : au chapitre, où son image
« présidait; au réfectoire, où elle était servie chaque jour;
« et sa portion était ensuite donnée 'a quelque pauvre. »
Il y avait dans la clôture une chapelle de Notre-Dame-Ab-
besse, dont le nom figure souvent dans le cérémonial de
l'abbaye (1). Il n'y apas de doute possible, la Vierge du trip-
tique n'est autre que Notre-Dame abbesse de Marcigny.

                               VI.

   Dans le panneau de la Visitation, les belles forêts qui en-
cadrent le village ressemble beaucoup plus aux forêts de chê-
nes qui entourent encore Cluuy qu'aux palmiers ou aux cè-
dres de l'Orient.
   Le village lui-même est ce que devait être Cluny au XVe
siècle, vu du côté de Manilly. Les deux portes d'entrée, le
clocher oclogone, dans le tableau, sont exactement dans les
rapports où on les voit encore. Il n'y manque pas même la
Grosne coulant sous les murs.
   Par delà le village et pour rendre le mot de l'Evangile,
abiit in monlana, l'artiste a peint deux rochers abruptes et
dénudés, que sépare une étroite vallée. C'est encore une
inspiration locale. Ces rochers ne sont autres que ce qu'on
appelle dans le Maçonnais, lesroches de Solutrè et de Fer-
gesson, au pied desquelles Cluny avait sa célèbre maison de
Chcvignes (Caviniœ), toujours debout et toute remplie des
souvenirs de Pierre le vénérable et d'Abailard. On aper-
çoit même l'ombre de cette maison à l'entrée de la vallée, et
les tours du vieux Saint-Vincent de Mâcon dans le lointain.
   Dans le panneau de l'Assomption, entre les Apôtres et la

  (1) Romay et Sancenay, p. 103 et suiv. Notre-Dame de France, par
M. Hamon, curé de St-Sulpice, t. VI, p. 334.