page suivante »
ALLOCUTION DE M. DE LA SAUSSAYE. 489 Louis et de Napoléon, saura lui conserver le rang qui doit lui appartenir dans une grande nation et sous un prince si haut placé dans l'estime des peuples Et quel temps plus propice pour entrer dans la voie des améliorations ! Une paix glorieusement acquise nous en fait le loisir. Dans cet état de calme, le gouvernement pourra, sans crainte de troubles, apporter des perfectionnements à toutes les parties de l'administration. Certain d'avoir mérité l'estime du pouvoir, le corps enseignant s'en remet a lui du soin d'améliorer sa position. Il ne lui demande pas l'opulence, mais le bien-être. Comme vous le disait l'an passé mon pré- décesseur : C'est penser aux élèves que de récompenser les maîtres. C'est aussi, ajouterai-je, les attacher a leur profes- sion. C'est encore, et cette considération n'est pas des moins puissantes,appeler dans l'Université une foule de sujets pleins d'espérance. N'étant plus effrayés de la gêne traditionnelle où vécut longtemps le professorat, beaucoup de ces jeunes capacités cesseront, au moment de choisir, de se tourner vers des postes mieux rétribués, ou de s'engager dans les routes qui mènent plus sûrement a la fortune. Cependant, Messieurs, les services que l'Instruction pu- blique rend h la Société acquièrent, de jour en jour, une importance plus grande. Prenons d'abord la théologie. Quand tout marche dans la voie du progrès, la théologie, cette philosophie céleste, resterait-elle stationnaire? Non, sans doute. De plus puissantes études devront préparer les jeunes lévites aux luttes de leur apostolat ; un champ sans limites lui est ouvert. D'une part, la civilisation, armée de la vapeur, fait tomber une a une les barrières qui séparent les peuples. Devant cet instrument de la Providence vont cheoir les grandes murailles, s'abaisser les clôtures hermétiques, s'ouvrir tous les rivages. D'autre part, des perturbations sociales répétées ont altéré, sur plusieurs points de notre