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468 NOTICE SUR GUILLAUME DE THUREY. rcgi, non par des coutumes, mais par le droit italique? Et pourtant Saint-Foix n'a pas craint d'avancer dans un livre qu'on lit encore (1) que les chanoines de Saint-Jean avaient le droit de passer avec les épousées de leurs serfs ou hommes de corps, la première nuit de leurs noces. Pour justifier celte allégation il nous renvoie au jurisconsulte napolitain, Camille Borello, qui d'ailleurs n'a fait que répéter ce que René Chopin avait dit avant lui. Or , l'un et l'autre disent claire- ment que le droit dont ils parlent, avait été converti en un mets destiné à leur table. S'ils ne précisent pas l'époque de cette conversion, il est à croire qu'elle se fit lorsque l'ar- chevêque et le Chapitre devinrent, en 1132 , possesseurs du Comté de Lyon par suile de traités faits avec les comtes de Forez. Au reste, il n'y aurait rien d'extraordinaire à ce qu'un usage jugé inique et odieux au XIVe siècle eût été trouvé juste et bon au XIIe et au XIIIe, surtout si cet usage n'était devenu abusif que par suite de la corruption des mœurs (2). Nous avons dit plus haut que Lyon était en proie à de continuelles alarmes. L'apparition des Tard-venus dans nos contrées vint les redoubler. Vers les premiers jours d'avril 1362, il y eut près de Brignais, entre ces aventuriers et les (1) Essais sur Paris, tome iv de ses Œuvres, p. 107. (2) On a sous ce titre le Droit du. seigneur , deux comédies , l'une de Voltaire, l'autre de Lavallée ; c'est aussi le sujet : t<* du chef-d'œuvre de Boïeldieu, le Nouveau seigneur de village ; 2° du vaudeville de MM. De- lacour et Jaimc , les Noces de Merlucliet. — La suppression de ce droit à Montferrat, en 1235, a été chantée par Sincer Colombo Giulio dans un poème, il Fodero, imprimé à Paris en J783 et traduit en français par Collin de Plancy. Ce Sincer Colombo Giulio n'est autre que l'avocat Sincère Ras- telli, professeur de langue italienne à Lyon avant le siège de cette ville où il a traduit en cette langue l'Estelle de Florian et l'Abailard supposé de Mm0 de Beauharnais (Lyon, A. de La Roche, 1791). Il était né à Villanova en Piémont vers 1750, et fut un des 64 Lyonnais mitraillés dans la plaine des Brotleaux le 4 décembre 1793.