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                 DE LA DÉCADENCE ROMAINE.                   447
Petr. 66. — Lamp. in Héliog. 21.—Plin. vin. 54.—XXVIH. 46.
   Le chameau qui , en Orient, ainsi que cela se pratique au-
jourd'hui, était soigneusement élevé, paraissait, mais rare-
ment, il est vrai, sur les tables romaines. Heliogabale en
mangeait parfois, spécialement le talon. On devait à Apicius
la découverte de ce singulier régal —Plin. vm. 26. •—Lamp.
in Heliog. 27-19.
   L'éléphant lui-même fut mis à contribution , et la gour-
mandise imagina de goûter le bout de la trompe, qui sert
d'organe de préhension. L'ivoire étant une substance très-
chère, le luxe se satisfaisait, en présumant qu'il en mangeait
les éléments, et ce n'était pas plus ridicule de sa part que de
boire des perles dissoutes dans le vinaigre. —Plin. vm. 10.
   Le loir, glis, genre de rongeurs, qui a cependant quelques
rapports avec les écureuils, soit par les caractères zoologi-
ques , soit par les habitudes, a été en grande réputation
dans la cuisine romaine. Il eut même l'honneur d'être pro-
hibé par une loi somptuaire , en l'an de Rome 639. Cette
prohibition prouve le haut prix de ce mets de luxe. Les loirs
dorment tout l'hiver, et à leur réveil ils sont très-gras.
C'était alors le bon moment de les manger ; mais comme on
voulait en avoir dans toutes les saisons, on les élevait dans
des garennes, et pour les engraisser, on les renfermait à
l'abri du jour dans de grandes jarres , in doliis. On les ac-
commodait parfois avec du miel et des pavots, ce qui me
paraît un bien singulier apprêt. Au reste , quiconque a
voyagé en Allemagne a vu servir de la viande humectée de
préparations au sucre, et c'est la un assaisonnement qui
n'est pas moins extraordinaire. Il fallait que l'on fit un grand
cas de la chair des loirs, puisque Heliogabale, parmi les
lots dont il gratifiait ses convives , mettait jusqu'à dix loirs
à la fois. On prétend qu'en Italie on est encore dans l'usage
de les manger. —Dict. hist. nat. Guérin. —Plin. vm. 82. —