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M. DE MIRECOURT. 431 teste, non pas une fois, mais h vingt reprises. (Lieutenant de la Minerve ). Nous serions curieux de voir défiler un régiment de Saint- Cyriennes. Enfin, la plus laide moitié du genre humain avait compté jus- qu'ici au nombre de ses privilèges celui de porter des mous- taches, plus ou moins longues, sous un nez analogue. Point : les moustaches sont placées sous la lèvre, précieux rensei- gnement pour les peintres d'histoire des siècles futurs. (fTey,20). Constatons aussi que le facétieux écrivain affirme que M. Scribe a fait deux ou trois cent mille vers. (Scribe, 50). Cette excursion dans les domaines de la statistique litté- raire n'est pas heureuse. Trois cent mille vers supposent trente ans d'inspiration continue et. de travail sans relâche et remplissent 75 volumes. M. Scribe est loin de compte. 1 faut bien le dire, hélas! le savant, l'exact, le judicieux 1 écrivain qui fait preuve d'une érudition aussi fantaisiste, n'est autre que le pourfendeur de M. Janin, M. Eugène de Mirecourt (1) ! Et tu quoque ! Vous aussi, M. de Mirecourt, juge austère ! inexorable critique! vous aussi vous avez votre chapitre d'âneries ! Et ce chapitre ne serait pas complet si je ne citais encore une phrase que vous avez écrite, de votre main pu- riste, vous qui reprochez à M. de Girardin d'outrager la grammaire. « Paul de Kock, dites-vous, a fait peindre un (1) M. de Mirecourt attribue à Voltaire la phrase de Beaumarchais : « Calomniez , il en restera toujours quelque chose. » Et à Bossuet ce pas- sage de Fénelon : « L'homme s'agite et Dieu le mène. » J'ai négligé de prendre note des pages où se trouvent ces erreurs et je n'ai nulle envie de relire les 66 volumes de M. de Mirecourt pour les découvrir, mais j'en garantis l'existence.