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                      M. DE MIRECOURT.                    425
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M. Prudhomme célébrant la fête de M Patouillard ou de
Mme Préparé. Mais se figure-t-on M. Henry Monnier, le nez
chaussé de ses lunettes de chouette, adressant ses compli-
ments saugrenus à la rude et sérieuse matrone qui le regarde
de ses grands yeux romains ? Tel est pourtant le rôle que
fait jouer au critique sa phrase malencontreuse ; mais aussi
pourquoi laisser finir par M. Jacquot le bourgeois, une apos-
trophe si galamment attaquée par M. de Mirecourt le gentil-
homme?
   Il faut bien que M. Jacquot de Mirecourt s'y fasse ; il
est bourgeois et très-bourgeois. J'entends bourgeois dans le
sens anti-artistique du mot. Il ne suffit pas, pour acquérir
droit de cité dans les arts, de déclamer contre le bourgeois
comme le fait à chaque instant M. de Mirecourt ; il faut sur-
tout être pur soi-même de ce manque de goût, de cette vul-
garité native, de cet empesage de l'intelligence qui consti-
tuentce qu'on appelle le bourgeois, en argot artistique. Or, le
biographe, tout en s'efforçant d'étendre sur son style lèverais
aristocratique de son pseudonyme , laisse le plus souvent
poindre les oreilles de M. Jacquot, sous la peau de M. de Mire-
court. Il possède précisément dans ses jugements, dans ses
opinions et dans son langage la dose de médiocrité, terre à
terre et commune, nécessaire pour plaire à cette masse
bourgeoise pour laquelle il professe un si souverain mé-
pris. Aussi est-ce dans cette catégorie de lecteurs que ses
petits livres ont obtenu le plus de succès ; ces mêmes gens
lisent avec grand intérêt les romans de M. de Foudras et de
M. de Montépin. Et comment M. de Mirecourt ne les char-
merait-il pas en leur donnant l'appréciation suivante sur
M. Paul de Kock, l'un de leurs auteurs favoris ?
   Avec quelques suppressions , « vous aurez, quoi qu'on
« dise, un écrivain moral qui n'attaque ni la religion , ni la
« société , ni la famille. » (Paul de Kock, 44).