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                      M. DE MIRECOURT.                    417

nettes de la misaine ! par la vergue de perroquet ! cré mille
sabords ! cent mille avirons ! » toujours de la couleur locale
neuve et variée.
  Voici un échantillon du dialogue de ce chef-d'œuvre :
           DIALOGUE DU LIEUTENANT ET DU MATELOT.

   « — Qui t'a donné le droit de supposer que je méditais
« une séduction?
   « — Hum !
   « — Suis-je capable d'oublier ce que je dois à l'honneur
« d'un ami?
   « — Tonnerre !
   « — Et si j'étais assez malheureux pour laisser entrer dans
« mon cœur un amour illégitime, n'ai-je pas les principes
« qui viendront a mon aide, la voix de la raison qui me
« conseillera de ne pas entraîner une jeune femme hors de
 « la ligne du devoir !
   « —• Je suis un imbécile, mon lieutenant. »
   Nous recommandons ce modèle aux officiers qui consul-
teraient leur brosseur sur leurs affaires de cœur.
   Voici d'ailleurs le digne pendant de cette conversation où
le lieutenant expose à son domestique d'aussi nobles sen-
timents :
   DIALOGUE de la femme qui aime comme une sœur et de sa
suivante, « jeune Lyonnaise fringante et délurée, fine et ma-
toise comme le sont toutes les femmes de son pays. »
   La jeune Lyonnaise : « Madame, il faudra nous entendre,
« c'est beaucoup plus simple. »
   Terreur de la maîtresse qui fond en larmes et tombe sur
un siège.
   « Mais la jeune Lyonnaise, devinant ce qui se passait
« dans l'âme de sa maîtresse, s'agenouilla devant elle et tira
« de sa poitrine une croix d'argent.
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