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                              MONSIEUR


  EUGÈNE DE MIRECOURT
                                     ET



                SES CONTEMPORAINS.


                            SUITE ET FIN ( 1 ) .




                 IGNORANCE DE M. DE MIRECOURT.


    Le métier de biographe, pour être pris au sérieux, deman-
derait chez celui qui l'exerce des connaissances universelles ;
c'est ce qui explique le grand nombre de collaborateurs qui
sont nécessaires aux œuvres de ce genre de quelque étendue :
chacun se renferme dans sa spécialité. Mais lorsqu'un seul
homme entreprend de juger toutes les célébrités contempo-
raines, il doit, sous peine d'être bientôt classé par le public
dans la catégorie des chroniqueurs et des faiseurs d'ana,
posséder l'universalité des connaissances de son siècle. Or,
il est facile de reconnaître, en lisant M. de Mirecourt, que
la tâche qu'il a entreprise est bien au-dessus de ses forces.
Il ne possède d'instruction que juste assez pour éviter les
grosses balourdises et pour sentir le danger, quand il faut
s'arrêter à temps devant une appréciation que l'ignorance
du critique rend dangereuse pour lui. Aussi ses jugements
sont-ils tronqués et superficiels, quand il essaie de se
débourber des scandales de la vie privée pour apprécier les
  (l)Voir la précédente livraison. (Reproduction interdite).