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406 DE LA DÉCADENCE ROMAINE. et on en changeait, ou quand on s'était taché, ou quand la transpiration devenait incommode. Zoïle, un des martyrs de Martial, se lève onze fois de table et change de synthèse. Il en possédait un grand nombre, que son bourreau lui re- proche de n'avoir pas payées. C'était un vêtement sans ceinture, et accommodé pour des gens qui voulaient se mettre à leur aise. — Mart., v, 80. — H, 48. — xiv, 135. — Suet. in Ner. 51. Le service de table exigeait tout un monde de serviteurs, dont l'emploi et la hiérarchie étaient déterminés. En pre- mière ligne venaient Yarchimagirus, chef de cuisine ou maî- tre d'hôtel, le cocus cuisinier, le structor qui dressait les plats, le scissor ou carplor! écuyer tranchant. Ces deux offi- ciers de bouche avaient une très-grande importance. Le nom- breux essaim des autres serviteurs comprenait : le tricliniar- chis, chargé de la propreté de la salle à manger et d'allumer les lampes, le pomarius qui avait soin des fruits, le dulcia- rius confiseur, le lactarius préposé au laitage et a tous les mets qui en dérivaient, le pistor pâtissier, l'échanson, dont l'office était ordinairement confié h un esclave jeune et beau, qui inter cbrietatem Domini ac libidinem dividebat. Suétone parle aussi, à l'occasion de la mort de Claude , d'un spado prœgustator, eunuque probablement chargé de goûter les mets, afin de prévenir l'empoisonnement du maître. Il paraît au reste que cette précaution était inutile puisque, parmi les bruits qui coururent sur la mort de Claude , ce prœgustator fut accusé lui-même d'avoir administré le poison, — Juv. ix, 109. —- Petr. 22. — Lamp. in Heliog. 26. — Senec. ep. 47 — Suet. in Claud. 44. — Comme je viens de le dire , l'écuyer tranchant et le dres- seur, scissor et structor, marchaient des premiers dans la hiérarchie culinaire. On comprend que les convives n'ayant que leurs doigts, le rôle du premier avait une grande utilité.