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400             DE LA DÉCADENCE ROMAINE.
porté jusque dans les camps : aux jours solennels, on par-
fumait les étendards. Certains de ces aromates , le beaume
de Judée, par exemple, ne s'achetaient qu'à un prix exhor-
bitant, et le fisc cultivait pour son compte l'arbrisseau qui
le fournissait.—Plin. xu, 54. —xm, 4. — xm, 5. —Petr. 31.
— Mart. m, 12.
   Ce n'était pas assez d'introduire dans la salle du festin
unguenta et flores, mullaque in fronle coronœ. — Juven. xv,
50— des parfums, des fleurs et de nombreuses couronnes,
on égayait encore la fin du repas par des spectacles de toute
sorte : la danse, la musique, les attelanes — pièces bouf-
fonnes — les homéristes qui récitaient des vers d'Homère ,
et même jouaient des scènes empruntées au père de la
poésie, des lecteurs , des narrateurs, aretalogos, qui débi-
taient des contes invraisemblables, des faiseurs de tours ,
sauteurs, équilibristes, etc. J'ai déjà parlé des danseuses
dont le but était moins le spectacle que l'excitation des sens.
On prenait encore plaisir h voir des petaurislarii, qui exécu-
taient toute espèce de tours, montant et dansant en haut
d'une échelle, traversant des cercles de feu, tenant une
amphore en équilibre sur les dents. Les attelanes, ainsi
nommées d'Attela, villes des Osques , où elles prirent nais-
sance, étaient des bouffonneries .souvent très-libres et con-
servant du piquant, pour le goût blasé des viveurs de la dé-
cadence. Ces farces, accommodées pour des gens ivres, et
buvant dans des phallovitroboli, alternaient avec le spec-
tacle des danseuses espagnoles. Les attelanes étaient par-
faitement reçues dans le monde élégant, et c'est probable-
ment la raison pour laquelle la réprobation , qui atteignait
l'histrion, ne s'étendait pas sur l'acteur de ces scènes licen-
cieuses.
   Dans le principe, on se contentait, durant les repas, de
réciter ou de chanter les hauts faits des héros et de donner