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DE LA DÉCADENCE ROMAINE. 393 au levant ceux du printemps et de l'automne, et au nord ceux de l'été. — Varr. de L. L. vm. 29. — Vitr. vi. 4. Le triclinium proprement dit, la réunion des trois lits , était ordinairement disposé pour neuf personnes , trois sur chaque lit. On disait que le nombre des convives devait com- mencer au chiffrp des Grâces et finir à celui des Muses , de trois à neuf. Il existait cependant un proverbe : septem con- vivium, novem autem convicium ; sept font un repas, neuf deviennent une cohue. Malgré ces maximes , il arrivait que le triclinium contenait parfois un bien plus grand nombre de places , et quoique les trois lits dussent être parfaitement égaux ils recevaient inégalement des convives, puisque l'on se trouvait souvent sept personnes à table. On en voyait parfois, au lieu de trois, quatre sur chaque lit. Au reste il était reçu de conduire avec soi des amis que l'on appelait des om- bres, locus est plurimus umbris, — Hor. Ep. 1. 5, 28 — de façon qu'il pouvait y avoir de l'imprévu dans le nombre. Lucius Vérus, dans le célèbre repas dont j'ai parlé plus haut, avait onze invités et lui-même, ce qui faisait douze. On en parla, dans le monde élégant de Rome, comme d'une excentricité et d'une chose de mauvais goût. Le flamine de Mars, Lentulus, donna un festin pour la fête de son inaugu- ration. Les lits étaient en ivoire , et sur deux de ces lits, neuf pontifes et Lentulus prirent place ; ce qui fit cinq con- vives par lit. Le troisième fut occupé par quatre vestales, la flamine et sa mère, six femmes.— A. Gell. xm. 11.— Cap. in L. Ver. 5. —Hor. Sat. i. 4, 86. —Varr. L. L. ix. 9. — Petr. Sat. 2 1 . — Macrob. Sat. H. 9. — On voit donc qu'il n'y avait pas de règle bien positive, et que le code de la mode, pas plus qu'aujourd'hui, n'était écrit. L'usage introduisit aussi des lits de forme semi-circulaire, lunata, auxquels on donnait le nom de sigma. Ils étaient faits pour recevoir six, sept ou huit convives, et proba-