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VOIE ROMAINE. 383 et les romaines sur le coteau de Fourvières. Mais bientôt l'importance et la richesse de la colonie romaine dut effacer ces différences, et le caractère romain remplacer totalement les autres. Ainsi que nous l'avons dit, les différentes fouilles faites à Lyon, n'ont jamais pu donner que des débris d'édi- fices romains puisque ces derniers , en remplaçant les habi- tations gauloises et grecques , avaient dû , par conséquent, détruire les constructions qui leur étaient antérieures. D'ail- leurs, les établissements des marchands grecs dont les navires se tenaient abrités dans le grand canal qui était au bas de la colline Saint-Sébastien (1), n'étaient pour la plupart que tem- poraires sur les îles du confluent, et les maisons gauloises construites de terre ou de bois , ainsi que nous le voyons dans Vitruve (2), n'ont pu laisser de traces assez durables pour parvenir jusqu'à nous. Nous terminerons cette description en disant que la décou- verte de cette voie antique nous paraît une des plus intéres- santes qui aient été faites dans nos murs depuis bien des années. Elle vient jeter une lumière nouvelle sur le degré d'importance de cette partie de notre ville au temps de la domination romaine , et nous sert a compléter le plan du Lugdunum antique restauré par MM. Chenavard et Artaud. Notre travail, malgré ses imperfections, nous a paru d'au- tant plus utile que ce monument d'une civilisation passée, détruit aussitôt que découvert, ne subsiste plus que dans les pages que nous avons écrites et les dessins que nous avons tracés sur place. Nous sommes heureux de pouvoir dire que toutes les facilités possibles nous ont été données pour cette étude non-seulement par MM. les Ingénieurs en chef, mais (i) Sur l'emplacement où sont aujourd'hui le Grand-Théâtre, l'Hôtcl-de" Ville et la place des Terreaux. (2) Vitruv. liber i, cap. 1.