page suivante »
372 VOIE ROMAINE. d'étude ; elles donnaient une date importante. Nous n'avons remarqué sur elles aucune trace de la circumlinitio ou enduit de cire et de résine employé dans les beaux temps de l'art pour la conservation des statues exposées a l'air et des mé- dailles placées sous la première pierre d'un monument (1). Artaud en avait plusieurs provenant de Rome et découvertes sous des pierres fondamentales par le P. Magnan, savant numismate. Elles devaient leur parfaite conservation a un enduit de cire verte et de résine dont on apercevait encore quelques traces. Lors même que nous admettrions que ces médailles n'ont point été placées a dessein dans le blocage, servant de pre- mière base à la voie antique, cela ne changerait rien a leur importance pour la question dont il s'agit, et, perdues ou placées exprès, leur existence a un mètre au-dessous du pavé prouve suffisamment que la voie leur est postérieure sur ce point (2). Cependant, il ne faudrait pas conclure de la que la voie romaine tout entière est de la fin du IIe siècle. Si ce mo- nument offre sur quelques points des preuves incontesta- bles de construction a cette époque, il renferme aussi des parties d'une exécution irréprochable et par cela même évi- demment antérieure aux autres. Nous citerons particulière- ment celle découverte sous la place des Carmélites, vis-à -vis (1) Plusieiiis statues antiques portent des traces de la circumlinitio. Praxitèle, au dire de Pline, ne regardait ses œuvres terminées que lorsque le peintre Nicias y avait appliqué un enduit de sa composition. Cet enduit se fixait à l'aide du feu. (2) Il ne faut point confondre ces médailles placées à un mètre sous la voie romaine avec celles trouvées sous la petite place des Carmélites, entre les pavés romains ; celles-ci pouvaient parfaitement être considérées, ainsi que nous l'avons fait, comme des monuaics tombées sur la voie et per- dues par les passants.