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                                     VOIE ROMAINE.                                         367

toujours dans la direction de la Naumachie. Aussi, le trottoir
de droite, qui avait paru dans la tranchée depuis le bas
point fut un de ceux où les efforts les plus grands furent tentés , et où le
combat fut le plus vif.
   Ainsi, non seulement la relation qne nous venons de donner, et dont
nous indiquons la source (*) , mais encore la situation des lieux et leur
examen, tout nous porte à croire et semble prouver que les squelettes décou-
verts au dedans de la porte Saint-Vincent appartiennent aux Protestants qui
ont péri dans la tentative du 29 septembre 1567.
   Quoique les événements de la Sainl-Barthélémy à Lyon aient fait bien
plus de victimes , nous pensons qu'il n'est pas possible de leur attribuer
celles dont nous avons découvert les ossements.
   La main qui a arraché les pages du registre consulaire contenant le récit
officiel de ces affreuses journées n'a pu cependant empêcher que les prin-
cipaux détails de ce hideux complot ne parvinssent à la postérité ; nous
voyons dans de Thou (**) qu'aussitôt la nouvelle reçue à Lyon du massacre
de la Saint-Barthélémy à Paris , les portes de Lyon se trouvèrent soudain
fermées et les Protestants saisis furent conduits au palais archiépiscopal ainsi
que dans toutes les maisons d'arrêt, qui purent à peine les contenir. Mais un
certain nombre de religionnaires des plus notables ayant pu se soustraire
à cette mesure rigoureuse, le gouverneur, M. de Mandelot, fit publier que
ceux qui n'avaient pas été arrêtés eussent à venir au palais archiépiscopal
pour prendre connaissance des ordres du roi. Ceux-ci ayant quitté leurs
retraites et s'étant rendus à cette injonction, furent tous saisis. Un ordre
formel arrivé de Paris décida de leur sort, leur mort était résolue          Le
bourreau refusa de se charger de l'exécution , les officiers de la garnison
repoussèrent avec indignation la proposition qui leur en fut faite, mais, s'il
faut en croire de Thou, la milice bourgeoise accepta avec plaisir. Le gou-
verneur prétexta une affaire grave et indispensable qui l'éloignait afin de ne
pas être témoin de ce qui allait se passer et sortit par le pont de la Guillo-
tière (***). Le massacre commença aussitôt. Les détails donnés par de Thou

  O     ^ 0 y - NOTICE SUR EDMOND AUGER, ARCHIVES HISTORIQUES DU DÉPARTEMENT DU RHÔNE, tome vu,
pag. 100-122, où elle forme le xxvi" des articles de Biographie lyonnaise de ce recueil. Voyez
aussi   NOTES ET DOCUMENTS   POUR   SERVIR A L'HISTOIRE DE LYON , par A. Péricaud aine, pages
49 et 80.
  (") NOTES ET DOCUMENTS POUR SERVIR, etc., pag. 7 1 .

  (*") Voyez NOTICE SUR F. DE MANDELOT, Barret 1828, in-8, par A. Péricaud, et les n0» 3708, 3709,
3710,   3711, 3 7 1 2 , 3713 3714 du Catalogue de la Bibliothèque       de M. Coste, par Aimé
Vingtrinier. Lyon, Louis Perrin, 1883.